L'Histoire l'Amicale Laïque de Châteaubriant de 1945 à 1960
 
Blog de Michal Bonnier


 L'Histoire de l'AMICALE LAÏQUE CASTELBRIANTAISE
 à compter de 1945
---------------------------------
1945
Renaissance de l’A L C
 
 
En 1944, la situation de l'Amicale était désespérée. Elle était complètement désorganisée par l'exécution ou la déportation de 29 de ses membres actifs (dont la plupart étaient d'éminents dirigeants) et le départ de nombreux autres pour diverses raisons dont la principale était leur participation aux derniers combats  de libération. On ne donnait pas cher de son avenir

Les premiers mois de l'année 1945 ne firent que renforcer cette impression. A mesure que les troupes alliées repoussaient les nazis, les horreurs des camps  camps de concentration étaient connues et chaque semaine nous apportait l'annonce officielle de la mort d'un de nos déportés. Et dans quelles conditions § Atroces ! Inhumaines ! Aucun de nous nous n'aurait pu imaginer les tortures subies par nos camarades. Chaque précision sur leur sort n'apportait à leur famille que désespoir et révolte;.. Et ainsi toute l'année 1945 ! (Raoul Nivert)
_______________________

Chronologie de la reprise des activités
Dernière réunion 1944 : le 21 janvier
Première réunion 1945 : le 16 mars
Ces deux dates marquent bien le fossé entre l’Amicale du passé que nous ne saurions oublier et l’Amicale de l’avenir qui repartait pleine de courage
Oui, le 16 mars 1945, les survivants du Comité Directeur (ils se comptèrent 11 et il n’y avait aucun excusé) se réunirent et dressèrent le bilan de la situation.
Ils décidèrent de convoquer une Assemblée Générale afin :
  • De renouveler le Comité Directeur puis le Bureau
  • D’envisager la reprise des kermesses pour se procurer des fonds
  • De venir en aide aux élèves indigents de nos écoles publiques (et ils étaient nombreux à cette époque et sans aucun secours officiel !)
Et tout repartit
  • L’Assemblée Générale réunit 88 membres. Le Comité Directeur suivant fut élu :
AUBOURG Albert* – BERTHIER Georges – BOMBRAY Louis – CHAILLEUX Raymond – COMBET Lucien – DAVAUDET Léon – DEMILT André - DUWEZ Charles – MARTIN Victor* – PASCAL Léandre - PIVETEAU Robert – RICOUS Victor – VANLOO Robert - BEKAERT Jean – DEME Marcel – GARCON François* – JARNET Henri *- MOUSSON Auguste* – TESSIER Marcel - WESSELINCK
Nous y retrouvons 6 fidèles castelbriantais* toujours solides au poste mais tous les autres (du dernier Comité Directeur) ont disparu ou abandonné notre cité ce qui a entraîné un remaniement important.
Présence parmi ces élus de 5 conseillers municipaux (Elections municipales des 29 avril et 13 mai 1945 ; Municipalité dont le Maire était Paul HUARD et dont « la représentation correspondait à peu près aux trois familles politiques qui pouvaient se montrer au grand jour à cette époque et qui d’ailleurs était associée à la gestion de la République : socialistes, communistes et MRP. C’est ce qu’on a appelé la période du tripartisme. Le label de résistant avait alors toute son importance » (La Mée Socialiste - Une Mairie dans la tourmente)
Et beaucoup parmi les élus d’avant guerre ou parmi ceux qui avaient été nommés par le régime de Vichy qui avait imposé une caricature de municipalité (Municipalité Maurice NOËL du 13 octobre 1941) » avaient disparu de la circulation ou ne se montraient guère.
 
      C’était aussi le cas de quelques anciens Amicalistes qui eurent à souffrir, après la libération, d’une conduite plus ou moins nette, en regard à la situation sous l’occupation
Des problèmes dont rend compte André Martin après son retour de captivité
  • Désignation du bureau suivant (1)
Président : MARTIN Victor
Vice Présidents : PAILLUSSON A* - DUWEZ C - RICOUS V
Secrétaire Général : CHANTEUX G*
Secrétaire adjoints : JARNET H et NIVERT R*
Trésorier général : PIVETEAU André*
 
On se met au travail et le renouveau s’accomplit
  • Des séances théâtrales ont lieu. On joue l’AVARE de Molière. C‘est un succès. La caisse se renfloue.
  • L’aide aux élèves indigents est accrue
  • Une kermesse a lieu le 26 août, date inhabituelle mais imposée par les bouleversements d’une année exceptionnelle. Elle remporte un succès inespéré et ceci, sans défilé, sans vedette, sans organisation méticuleuse ce qui fait dire au secrétaire Chanteux dans la presse locale du lendemain
      « Merci à tous ceux qui, par leur travail, leur générosité, leur présence, ont permis le succès de cette première fête d’après guerre. Dès maintenant, l’ALC, sûre du dévouement de ses membres, sûre de la sympathie des Castelbriantais, est bien décidée à reprendre le cycle de ses grandes manifestations d’antan. Elle voulait démontrer que, malgré les évènements, sa vitalité était intacte. Elle y a réussi au-delà de toute espérance. Vive l’Amicale Laïque Castelbriantaise »
  • Des soirées dansantes sont organisée et gonflent encore la caisse. Savez-vous où ? Au rez de chaussée de la Mairie, sur le ciment… Et on s’y bousculait !
Ambiance une année plus tard
Ces activités de 45 seront poursuivies. Organisatrices : les sections sportives de l’ALCC qui dans le double souci de remplir leur caisse pour la future saison et de distraire la jeunesse castelbriantaise donnent deux soirées dansantes parfaitement réussies et dont la deuxième fut un triomphe « On commença, le samedi soir, par le prélude sous le marché couvert – avec l’excellent pick up de M. MOUSSOURD. Le lendemain, par un beau dimanche, on se retrouvait dans le cadre plus favorable de la cour intérieure du château, au pied du vieux donjon…. On n’était pas tout seuls ! Plusieurs centaines de danseurs et spectateurs avaient répondu à l’invitation et… le plancher où l’on dansait, pourtant vaste, se révéla trop petit !! Quel bonheur de retrouver l’ambiance, en plus petit bien sûr, des grandes soirées d’avant guerre où des milliers de personnes se pressaient, dans le jardin des Terrasses, aux fêtes de l’Amicale Laïque ! » (2)
La grande kermesse se terminait généralement par la fête de nuit. En 1945 on s’était contenté de la kermesse. La fête de nuit revint au programme dès juillet 46 et cette année là, on en rajouta Tout se termina par un bal «Après le spectacle qui se déroula à un rythme rapide, grâce à l’autorité de M. Combet, responsable, ce fut le bal où on s’en donna à cœur joie. Il faisait très clair quand le dernier « carré » consentit à évacuer le champ de bataille. Grâce à ce succès, l’amicale laïque pourra continuer, avec encore plus de confiance, l’œuvre entreprise. Merci à tous et… à la prochaine fête »
 
Il n’empêche que l’Amicale, tout en voulant vivre et prospérer, n’oublie pas ses disparus. Nous qui n’avons vécu qu’enfants cette période de libération, de renouveau, ne pouvons que difficilement imaginer cette année 45, chargée d’espoir, d’attente et… de douleur.
Attente de revoir, de retrouver ceux qui ont été faits prisonniers, arrêtés, déportés. Reviendront-ils ?
 
Et ainsi toute l’année 45
« Les premiers mois de l’année 1945 ne firent que renforcer cette impression.
A mesure que les troupes alliées repoussaient les nazis, les horreurs des camps de concentration étaient connues et chaque semaine nous apportait l’annonce officielle de la mort d’un de nos déportés. Et dans quelles conditions ? Atroces… Inhumaines : Aucun de nous n’aurait pu imaginer les tortures subies par nos camarades. Chaque précision sur leur sort n’apportait à leur que désespoir et révolte…
Des 22 déportés, membres de l’A.L.C, deux seulement revinrent et dans un état lamentable : Jacqueline Laygues et Etienne Martin » (3)
 
L’amicale se souvient
« Le souvenir de tous nos disparus reste gravé en nous. Le Comité de l’A.L.C a décidé, il y a un an (donc en 1946) d’apposer une plaque commémorative (4) sur l’école des Terrasses dont plusieurs furent de élèves et où avaient lieu les réunions du Comité Directeur. Le 15 juin 1947, le monument fut inauguré lors d’une manifestation intime et solennelle tout à la fois. Notre président Victor Martin exalta le souvenir de nos 29 martyrs et dégagea le sens profond de cette manifestation du souvenir. Après lui, M. Huard, maire de Châteaubriant, Rouxel, Président de la F.A.L et Audebert, Sous-Préfet prirent successivement la parole.
Les chœurs exécutés de façon impeccable par les élèves de nos deux C.C, garçons et filles, sous la direction de M. Deswarte, permirent de conserver à cette cérémonie le caractère strictement amicaliste que nous avions décidé de lui donner» (5)
_______________________________
(1) Certains membres du bureau n’ont pas été élus au C D mais ont été désignés. Le nouveau Président, Victor Martin était entrepreneur en maçonnerie. Un bureau dans lequel on trouve de nombreux enseignants* : A Paillusson était le nouveau directeur du Cours Complémentaire. Les trois autres* sont déjà présents dès 1933. Le trésorier est de l’école de Béré.  « Les trésoriers de l’ALC venaient de cette école, aimait à dire M. Nicot : il y a eu MM. Audrain, Piveteau, Pourias, et puis moi-même à partir de 1948, quand arrivant du Grand Auverné j’ai été nommé directeur de Béré Garçons. »
(2) Extraits d’un article du 25 juillet 1946 de G. Chanteux dans « La République Sociale » sous le titre : « Les soirées dansantes de l’ALC »
(3) R. Nivert : Bulletin intérieur N° 65 (Janvier 1970)
(4) Don de M Antignac, cette plaque fut gravée par nos amis Marcel Demé et Morel. Spontanément, la municipalité a décidé de prendre à sa charge les frais d’installation.
(5) En annexe : Articles G. Chanteux parus dans « Le Populaire de l’Ouest (13 et 17 juin 1947)
_______________________________

L' APRES GUERRE
 
1945 - 1946 : Reprise des Activités sportives
au sein de la section football (on retrouvera cette chronique Football dans le blog de mibonnier
80,1 - LE LIVRE D'OR de L'A L CHATEAUBRIANT FOOTBALL de 1945  à 1960
https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=9109180975607901904#editor/target=post;postID=1863405826078033832;onPublishedMenu=allposts;onClosedMenu=allposts;postNum=5;src=link
______________________________

 
Reprise des Activités de l'AMICALE
La grande fête de nuit
Depuis 1933 a toujours eu pour cadre notre château, soit dans le jardin public devant le kiosque, soit dans « la cour jaune » intérieure. Cadre prestigieux s’il en fut et qui a beaucoup contribué à son succès. Le caractère de cette soirée a beaucoup varié en 35 ans, allant des productions de danse classique jusqu’à la grande vedette nationale, en passant par le théâtre, les productions de variété locales, les vedettes régionales et surtout les séances de variétés parisiennes.
Mais toujours ces galas ont eu un succès populaire certain, dû au cadre nous l’avons dit et aussi à la qualité du spectacle.
 
Longtemps l’ALC a été la seule société castelbriantaise vraiment dynamique osant présenter de telles soirées et elle en retirait un grand prestige, prestige amplement mérité, car cette lourde organisation matérielle exigeait un dévouement sans limites de la part de ses artisans tous bénévoles.
 
A Minuit… Moment d’émotion, ce fut le tirage de la tombola de "la vache à lait"sans oublier brebis, chèvre, agneau, chevreau - Autant d’animaux qui attendaient leurs heureux propriétaires chez M. Alfred Sinenberg 
 
Cinq jeunes amicalistes - dont les mains plongèrent au fond des sacs et agitèrent ceux-ci - furent le truchement par lequel Dame Fortune, toujours capricieuse, fit connaître les heureux élus du jour
 
Aimez-vous la boxe ? (6)
« Côté attractions, on avait débuté l’après-midi par des épreuves sportives. Sous la direction de l’arbitre international Thiébault d’Orléans, la scène transformée en ring vit se dérouler plusieurs matches de boxe qui connurent une grande faveur auprès du public. Il y eut les combats sérieux qui opposèrent en 6 rounds de 3 minutes les spécialistes du noble art – Lepennuisic, Oliot, Guégan – dont l’exhibition fut for applaudie, et les autres matches consécutifs à des défis, où la boxe n’est peut-être pas la pure orthodoxie qu’eussent aimé y trouver un Carpentier ou un Marcel Thil mais où par contre les adversaires témoignèrent d’une rare combativité, qu’il s’agisse des minimes Paul Sinenberg, Claude Guégan ou des adultes Faure, Goudé… Les encouragements qui fusaient de tous côtés, les coups de gong, le chronométrage impeccable, l’affairement des soigneurs après chaque reprise… Tout concourait à créer une ambiance très « salle Wagram » encore que cette dernière salle n’ait sans doute jamais présenté le grand event qui mit aux prises, pour terminer les grimaçants et hurlants Adolphe et Benito que le glorieux et invincible mikado Hiro Hito tenta vainement de rappeler à une observation loyale des règles du jeu. Il y a évidemment, des exploits irréalisables »
___________________________
(6) Ces deux compte-rendus (extrait de l’article paru dans le Populaire et dans la République Sociale) sont relatifs à la kermesse du 26 août 1945 (la première après la guerre) dont nous n’avons pas retrouvé l’affiche. Les amateurs de boxe se replongeront dans l’ambiance de la salle Wagram et reconnaîtront les champions du monde qu’elle vit passer.
La boxe était une activité pratiquée à l’A.L.C. M. Héry en était un fervent amateur et formateur ! Quant à l’event dont parle notre correspondant, il ne s’agit pas d’une faute de frappe mais d’un anglicisme… G. Chanteux était aussi notre professeur d’anglais au Cours Complémentaire. Il s’agissait tout de même d’un événement !
______________________________________ 
 
En 1949

Dimanche 3 juillet, la Kermesse des Ecoles publiques connaîtra son habituel succès. Est-il bien utile de la présenter. Depuis la première en 1933 - l'Amicale Laïque n'était pas encore constituée - son succès s'est toujours affirmé, éclatant. On peut écrire, sans forcer les termes, qu’elle est à Châteaubriant la « Fête de l’année » qui de 13 heures… à 5 heures le lendemain, maintient une ambiance extraordinaire de mouvement et de bonne humeur (Populaire de l’Ouest - 30 juin 1949)
 
« Cette année là, comme toutes les années, les numéros « des Petits Artistes » furent remarquables. On applaudit de tout cœur les ravissantes fillettes de la Maternelle si joliment habillées et en qui on ne pouvait pas ne pas voir « Les petites filles modèles », les jardiniers et jardinières de l’école de filles de Béré, avec les délicieux groupes de libellules, de coccinelles et (tant pis pour les laitues) d’escargots dans « Au jardin de mon père ». Puis vinrent les garçons de Béré qui avec le « Petit Poucet » nous restituaient avec bonheur le charme des contes de notre enfance. C’était ensuite, dans une présentation d’une grâce exquise, « Le Ballet des Roses » dansé par les fillettes d’Aristide Briand et accompagnées par le chant des grandes élèves. Mais le ciel se noircissait et les « Gardes-champêtres » de l’école Marcel Viaud qui avaient vaillamment assuré le service d’ordre, sabre au clair, ne pouvaient, malheureusement, rien contre une nouvelle averse ! »
 
L’année 1947
(Extraits du rapport moral du secrétaire de l'A L C)

      L’Amicale se souvient
La pose de la plaque commémorative 
Parmi les milliers et les milliers de Français tombés victimes de leur attachement à la Liberté et à la Patrie, il n'est pas de société, de groupement , qui ne compte un certain nombre des siens.  Le patriotisme, l'idéal républicain et démocratique constituent un patrimoine commun dont nul ne saurait sans malhonnêteté un apanage. Mais il est bien vrai que que le tribut payé au Moloch hitlérien fut plus ou moins lourd. Notre amicale a le triste privilège d'avoir été comparativement à son effectif, un des groupements les plus cruellement touchés. Le plus grand nombre en effet des castelbriantais arrêtés par la Gestapo en faisaient partie et plusieurs étaient de ses dirigeants les plus actifs
Depuis plus d'un an, le Comité avait décidé de perpétuer le souvenir de nos camarades tombés dans les camps de concentration et dans la lutte contre les allemands en faisant poser une plaque commémorative sur l'école des Terrasses dont plusieurs avaient été les élèves et où avaient lieu les réunions du Comité. Don de M. Antignac, cette plaque a été gravée par nos amis Marcel Demé et Morel. Spontanément la Municipalité  a décidé de prendre à sa charge les frais d'installation 
Cette plaque a été inaugurée le 15 juin au cours d'une cérémonie à la fois simple et émouvante. Elle demeurera pour tous les castelbriantais le témoignage du très lourd tribut payé par l'. L. C. à la barbarie hitlérienne et le souvenir de tous nos disparus (G Chanteux)

      Nous avons fait un beau voyage
Le 28 juin, nous avons repris à la satisfaction de tous une tradition fâcheusement interrompue par la guerre et des difficultés diverses en offrant une excursion au bord de la mer à tous les élèves des écoles publiques reçus aux examens et concours de l’année.
 
Le Père Noël passera dans nos écoles
Pour les Petits, le Comité a voté une subvention de 100 000 francs pour l’Arbre de Noël, et nous avons obtenu, par l’intermédiaire de la F.A.L, des bons de déblocage de chocolat et d’oranges, qui nous ont permis d’offrir quelques friandises à tous nos élèves. Je me fais un plaisir de signaler que nos grands élèves des C.C filles et garçons, ont coopéré de la façon la plus heureuse à la fabrication de jouets distribués.
 
Les jolies colonies de Vacances
J’insisterai tout particulièrement sur le très gros effort réalisé par l’A.L.C pour envoyer en colonie de vacances le plus d’enfants possibles. Voici tout d’abord les chiffres
  • Colonie de Saint Mars ……21 Garçons, 21 Filles
  • La Turmelière …………….12 Garçons, 20 Filles
  • La Faute sur Mer (Vendée)... 3 Garçons, 2 Filles
En tout 79 enfants ont pu profiter des colonies de vacances organisées par la F.A.L. S’il ne nous a pas été possible, malheureusement de donner satisfaction à toutes les demandes, je puis affirmer que par rapport aux autres amicales, nous avons une très forte proportion d’enfants agréés. Mais nous nous sommes heurtés à des difficultés très nombreuses. Des familles ont pu s’étonner à bon droit du peu de rapidité avec laquelle elles étaient renseignées. Il faut qu’elles sachent bien que la faute n’en incombe
en aucune mesure, ni à l’A.L.C ni à la F.AL, mais aux deux organismes indépendants de nous : la Caisse départementale des Allocations Familiales pour Saint Marc, la Sécurité Sociale pour la Turmelière qui avaient pleine autorité pour décider des prises en charge. Ce sont leurs lenteurs qui ont tenu en haleine les intéressés. En ce qui concerne la désignation des colons, je dois préciser que celle-ci n’a pas dépendu de la F.A.L mais des deux organismes déjà cités.
       Que de difficultés administratives nous dit le responsable  
A Saint Marc, on a pris en charge tous ceux qui ressortissaient à une Caisse départementale d’Allocations Familiales. Étaient exclus ceux qui ne sont pas inscrits à une caisse ou qui dépendent d’un organisme national comme les Cheminots, Électriciens, Instituteurs, Employés de Sous-Préfecture.
Cheminots et Électriciens ont pu ensuite être dépannés par leurs caisses professionnelles, mais pas les autres ce qui entraîne des injustices sur lesquelles j’ai appelé l’attention lors de l’A.G. du 9 novembre 
L’A.L.C a apporté une large participation financière en prenant en charge tous les frais de voyage et en accordant une aide substantielle aux familles. La somme globale dépensée témoigne éloquemment de l’intérêt que nous avons apporté à cette question. Il appartiendra au nouveau Comité Directeur de poursuivre et d’intensifier cette action
Aide aux filiales sportives
Dans sa réunion du 9 octobre, le Comité a décidé d’apporter son aide la plus large aux filiales sportives qui, en football et en basket, luttent dans des conditions matérielles rendues difficiles par la situation excentrique de notre ville qui oblige à de longs et coûteux déplacements. Dorénavant, cette aide sera accordée tous les ans
_____________________________ 
 
      L’année 1948
 
La réunion des Amicales
La liaison avec la F.AL a été constamment assurée par les soins du secrétaire. Vous avez pu constater par la « Vie Laïque » que Châteaubriant se plaçait dans les tous premiers soit pour la vente des billets de tombola (environ 6 000) soit pour la vente du journal (abonnements et vente au n°)
Le 29 février a eu lieu ici même une assemblée générale sectionnelle, organisée par nos soins, afin de réunir les militants que l’éloignement et les difficultés de transport empêchaient d’aller à Nantes. Cette réunion présidée par le Président de l’A/L/C, assisté des présidents des Amicales d’Erbray et Saint Julien de Vouvantes, a connu un remarquable succès. La plupart des Amicales de la région étaient représentées.
Nous eûmes le plaisir d’entendre successivement M. Delanoë, secrétaire de la F.A.L qui brossa un tableau de ce que doit être l’activité d’une Amicale et énuméra les différents organismes sur lesquels l’école laïque peut compter. Paugham et Loudes exposèrent respectivement les buts de l’U.FO.L.E.A. et de l’U.F.O.L.E.P ; M. Le Bars, inspecteur primaire se félicita de voir un si nombreux auditoire et dit sa conviction que les Laïques unis finiraient par l’emporter dans la lutte difficile qu’ils mènent dans notre région. Enfin, notre ami Rouxel, Président de la F.A.L. mit en relief la prospérité de la Fédération, forte de ses 150 Amicales et insista sur les bienfaits du cinéma scolaire dont Jolivot, en fion de séance allait nous donner, une brillante démonstration
 
Sur le plan de la défense laïque
Notre action locale est évidemment facile. On ne peut malheureusement dire qu’il en soit de même partout. Un « Comité de parrainage des écoles déshéritée » a été constitué à Nantes, présidé par notre camarade Gouzil, directeur d’école. La F.A.L. vient de parrainer l’école de Plessé dont nous saluons avec joie la réouverture due à l’effort tenace de quelques laïques du cru et de l’Inspecteur Primaire. Un appel a été lancé pour que les amicales florissantes viennent en aide à une école particulièrement digne d’intérêt. Nous aurons à étudier la question.
Signalons que l’Amicale a déjà marqué sa solidarité envers une amicale voisine dont le matériel a été détruit par le feu en lui votant une subvention de 2000 francs.
 
Constitution d’une Association de Parents d’élèves
Le bureau a ainsi été constitué : Président : M. Paillusson -Vice Président : M. Jarnet - Secrétaire : M. Bureau - Trésorière : Mme Ventroux - Membres : MM. Genest - Sinenberg - Dr Guichard - A Maudet - G Chanteux Cotisation annuelle de 5 francs prélevée sur la cotisation de membre actif de l’A.L.C. Nous avons déclaré 250 membres et cela nous permettra de faire entendre notre voix près des organismes où les Amicales ne sont pas représentées
 
Aide aux filiales sportives
Nous avons accordé une subvention de 30 000 fr. à notre section basket. L’encouragement et la pratique du sport demeure en effet un de nos objectifs essentiels.
Nous avons en outre attribué une gratification mensuelle au Moniteur d’Education physique qui, en dehors de ses heures officielles s’occupe avec dévouement de nos jeunes sportifs le jeudi.
       Et il m’est agréable de rappeler, en passant, que nos sportifs en enlevant sur les Voltigeurs le derby de football, le 9 janvier, ont réalisé une remarquable performance 
 
        Arrivée de M. Nicot
A sa réunion d’Octobre, le Comité a élu M. Nicot, au poste de trésorier, en remplacement de M. Pourias qui avait quitté Châteaubriant. Débutait, cette année là, une longue carrière au service de l’Amicale.
 
L’année 1949
 
L’A L C et les colonies de Vacances
Nouvelles difficultés
« Un autre aspect de la défense laïque est l’envoi d’enfants en colonies de vacances et l’ALC poursuit dans cette voie, même si l’organisation présente des difficultés. Cette année, les Caisses d’allocations familiales n’accordent que 50 francs par jour et les possibilités d’hébergement se raréfient. Nous ne disposons plus comme les années précédentes de la Colonie de Saint Marc, l’Entraide Française n’existant plus. Saint Nazaire qui nous avait d’abord offert des places à la montagne, est revenu ensuite sur sa proposition. Il ne nous restait plus que La Turmelière mais fort heureusement est venue s’y joindre la colonie de Fromentine organisée à la mer, dans un site remarquable, par les Eclaireurs de France de notre camarade Guyonvarch. Toutes les candidatures présentées ont été acceptées. C’est ainsi que nous avons pu envoyer 13 enfants à la Turmelière et 15 à Fromentine (7 garçons et 8 filles). Tous sont revenus légitimement enchantés de leur séjour. Comme les années précédente, l’Amicale a apporté son aide financière et notre camarade Leray a mis sur pied des visites de parents qui ont connu beaucoup de succès."
Souvenirs d'un colon qui a bénéficié de l'aide apportée par l'A LC et a fait partie des 15 envoyés en vacances à Fromentine
Allons à la « Cité Joyeuse » de Fromentine
« Seules structures en dur à l’époque, un bâtiment en bordure de chemin menant à la grande plage abritant cuisines et quelques annexes (infirmerie). Hébergement sous la tente pour tous. De grandes tentes américaines pouvant abriter une trentaine de couchages sur deux rangées. Lits de toile pliants… Tables et bancs sous les pins… Des surplus américains. Nous vivrons en grande partie à l’extérieur. Ombrages des pins et sable envahissant omni présent. Innombrables lapins qui ont élu domicile dans la pinède. Deux camps distincts : celui des filles et celui des garçons. Chacun mène ses propres activités après le lever quotidien des couleurs. Au centre de la colo se dresse le mât et son drapeau autour duquel toute la colo se réunit le matin avant de vaquer à ses activités. La toilette en fait partie : des conditions spartiates… Des douches rudimentaires : Un tuyau métallique percé de trous qui dispense une eau rare sur les colons en caleçon de bain. Une nourriture saine et abondante. On va chercher les plats jusqu’aux cuisines (C’est qui …qui est de service aujourd’hui ?) distantes d’une bonne centaine de mètres. Souvenirs de riz au chocolat ! Que c’était bon !
La mer… La mer… toute proche de l’autre côté du cordon dunaire. Matin et après midi et… tous les jours : la plage. Dans le goulet qui nous sépare de l’île de Noirmoutier (point de pont à cette époque) deux à trois épaves de bateaux de guerre coulés. On profite de la mer et du soleil : Une mer sécurisante. Nous restions au bord. Rares étaient parmi nous ceux qui savaient nager ? Comment auraient-ils pu apprendre ? Un soleil ravageur pour beaucoup d’entre nous. Nous étions couverts de coups de soleil… Crèmes protectrices évidemment inconnues… Temps d’exposition progressifs non respectés. Heureux étaient ceux qui avaient la peau brune ! Malheureux les autres ! Dos et épaules couverts de plaies… Quelques soins le matin à l’infirmerie. On nous badigeonnait d’huile qui n’avait rien de solaire !
Un univers qui se prête aux activités de plein air et aux jeux divers : jeux de pistes… Grands jeux où la violence était souvent présente et favorisait les plus costauds. Quelques jeux plus calmes : osselets mais aussi couteau. Que de façons de piquer un couteau dans le sable en lui faisant faire la galipette (un salto dirait-on de nos jours) ! Entre le pouce et l’index rien de plus classique… Mais essayez donc… la pointe sur le dos de la main puis à l’extrémité de chaque doigt. Le couteau doit se planter dans le sable sinon… Perdu ! Passe à ton voisin ! Plus dangereux certainement mais les pins ne pouvaient guère se plaindre : Ficher un couteau dans le tronc d’un arbre ! Autant de jeux « d’indiens » de jeux calmes que nous appréciions fort ! Et le plaisir des feux de camp sur la grande plage… loin de la pinède ! Et l’on chantait ! Chants de colo que nous reprenions en chœur : « Elle descend de la montagne à cheval… Elle descend de la montagne à cheval… »
Et la messe le dimanche, une cérémonie que nous ne manquions pas tout comme le lever des couleurs qui avait lieu chaque matin. Mais pas d’aumônier évidemment chez les Francas ! Dans une colo de l’UFOVAL ! Pas de messe en plein air ! On allait à pied, en chantant tout le long du chemin, jusqu’à l’église de La Barre des Monts. Quelques Km à pied ! Y’avait rien à Fromentine !
Un km à pied... ça use ! Ça use !
Un km à pied.. ; ça use les souliers !
En voulez-vous une autre ?
Ma poule n'a plus q'vingt neuf poulets
Elle en a eu trente (bis)
Et allongeons la jambe,
Allongeons la jambe la jambe
Car la route est longue...
Et tout le monde en chœur d'allonger, d'allonger les jambes jusqu'à la Barre des Monts
60 ans plus tard… Peu de choses ont changé car le site privé bien qu’abandonné depuis une dizaine d’années n’a pas été reconverti. Aucun promoteur n’a pu « mettre la main dessus » ! Le bâtiment principal existe toujours… C’est toujours la Cité Joyeuse, le panneau l’atteste ! La pinède environnante est présente…. La mer toujours de l’autre côté de la dune… Un reste d’épave à marée basse dans le goulet… Mais plus d’animation ! Plus de cris d’enfants ! Le bruit provient désormais d’un très grand terrain de camping tout proche vers la grande plage… Et barrant l’horizon, le pont qui mène à Noirmoutier »
  • Un beau voyage jusqu’au Mont Saint Michel 
« Une très grosse dépense a été celle concernant le voyage annuel offert aux élèves reçus aux examens et concours. Le but de l’excursion était Dinard, Saint Malo, le Mont Saint Michel. Elle a coûté 43 480 F. Le grand nombre d’excursionnistes ayant obligé la location de deux cars Drouin. Personne bien entendu ne songera à regretter qu’il y ait eu autant d’enfants reçus aux examens. Je ne manquerai pas de rappeler les succès scolaires enregistrés en 1949 par nos différentes écoles publiques : C E P : 62 reçus - Brevet : 31 sur 34 - Ecole Normale d’Institutrices : 2 admissibles - Ecole Normale d’Instituteurs : 5 admissibles dont 3 admis définitifs dont les deux premiers du département - Ecole Livet : 4 reçus sur 4 présentés. Y’avait du monde et… du beau monde à monter dans les cars cette année là ! »
  • Un beau voyage jusqu’à Nantes ! Les grands garçons purent assister au lancement du bateau « Sidi Ferruch » spectacle nouveau pour eux à la fois passionnant et instructif. Coût : 6 820 F
 Comment avions-nous pu assister à un tel évènement ? C’était le premier lancement de bateau après guerre aux chantiers de Bretagne aujourd’hui disparus. Un peu de relations ne font de tort à personne. Le fils Aoustin dont le père était ingénieur aux chantiers était élève en troisième au C.C. Voilà le filon tout trouvé ! Un voyage d’études se prépare. Voilà M. Aoustin venu de Nantes nous présenter le futur lancement… Petite conférence aux Terrasses… Tout ébaubis qu’on était ! Le grand jour arrivé, on prend le car... Que de monde au lancement du Sidi  Ferruch. Quel évènement ! On n’a pas vu grand-chose ! Impressionnants : les coups de marteau pour faire basculer les étais qui soutenaient la coque ! Et puis le bateau qui glisse sur son aire et qui s’immobilise au milieu du fleuve ! C’était fini ! Y’avait plus qu’à rentrer !  (Paul Bonnier alors en troisième au C.C. Terrasses)
  • Aux fours à chaux… en petit train. Revenons quelques années en arrière... avant guerre. Une journée mémorable fut celle où le tramway d’Erbray transporta les élèves des Cours Moyens des écoles publiques de Châteaubriant vers les fours à chaux de la Ferronnière à Erbray. 
« Déjà le voyage fut plus que joyeux : beaucoup de « voyageurs » prenaient le Petit Train pour la première fois. Grâce à « Monsieur » Raymond Lebossé, le directeur des fours à chaux, les enfants ont découvert, avec stupéfaction, curiosité et étonnement, tout le processus de la fabrication de la chaux. Dans la carrière, un énorme pan de roche, miné, s’effondra dans un bruit assourdissant. La terre trembla… Puis ce fut l’ascension du plan incliné pour découvrir les fours en action.
Que de découvertes ! Les wagonnets de chaux vive tirés par un treuil, la mise en sacs de la chaux éteinte par des hommes travaillant à la pelle et non masqués. Ce fut une journée formidable, malheureusement unique. Et quel spectacle grâce au Petit Train composé ce jour là de deux convois qui se suivaient tirés par deux locomotives (Jean Naudin vers 1938 - 39 au Cours Moyen de la Vannerie) (7)
____________________________
 
(7) Récit de Jean Naudin tiré d’une étude réalisée en 1947-1948 alors qu’il était à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Savenay (Sources : Routes et Rail - HIIPPAC - N° 6- 2008)
Le dernier voyage du Petit Train eut lieu le 28 septembre 1947 : Aller retour Châteaubriant - La Chapelle Glain par La Touche, Erbray, Saint Julien
____________________________
 
 
Le petit train vient de quitter sa gare, passe devant la rue de Sévigné et file vers La Touche d' Erbray !
 
_________________________________
  • Au bord de la mer Le 28 juin 1947, nous reprenions à la satisfaction de tous, une tradition fâcheusement interrompue par la guerre et des difficultés diverses, en offrant une excursion au bord de la mer à tous les élèves des écoles publiques reçus aux examens et concours de l’année.
Tous ont rapporté de cette journée le meilleur souvenir. « Deux grands cars ont emmené environ 90 enfants, sous la surveillance du personnel enseignant, à Saint Nazaire où ils visitèrent le port, puis à La Baule, Le Croisic et Guérande. Comme nous sommes bien décidés à continuer cette tradition, nous pouvons dire que tous nos enfants auront ainsi l’occasion de faire, grâce à l’Amicale, une agréable sortie »
L’année suivante, nouvelle direction… Le 13 juillet excursion au Mont Saint Michel, à Saint Malo, Dinard. Ce fut pour tous les élèves reçus aux examens et concours une excellente journée. Nous recommencerons bien entendu en 1949 ce qui fut fait pour la plus grande satisfaction de tous. Il fallut louer deux cars !
En juillet 1950 - selon une tradition solidement établie - une centaine de garçons et de filles se voyaient offrir une très belle excursion toujours aux mêmes endroits.
Il en sera, désormais, tous les ans ainsi. L’encadrement étant assuré par les instituteurs et institutrices chargés du Fin d’Etudes, la majorité d’entre eux finirent par connaître, le parcours et les points de vue par cœur. Vous dire qu’ils ne s’en lassèrent point est une autre histoire !
____________________________
M. Nicot en avait vu des « Mont Saint Michel »… Il eut une riche idée en 1959, celle de se faire remplacer par Mlle Musellec Jacqueline, son adjointe qui tenait le Cours préparatoire à Béré. Or aux Terrasses, c’était moi qui officiait au Fin d’études et faisait le voyage de fin d’année. Le premier d’une bonne série. Je ne vis aucun inconvénient au remplacement de M. Nicot ! Nous fîmes, Jacqueline et moi, un beau voyage : le Mont Saint Michel, Saint Malo, Dinard… . L’année suivante, On se mariait. « Quand on peut rendre service » avait dit M. Nicot
_____________________________________________

Ces voyages financés par l’Amicale durèrent jusqu’en 1975. Il y eut jusqu’à trois cars. Lors des dernières années les élèves des CEG n’étaient plus concernés, le passage du certificat n’étant pas obligatoire. Avec la disparition du CEP, l’histoire des voyages tourna court !
En faveur des écoles
  • Dans le cadre de la défense laïque et en réponse à l’appel lancé par le Comité de parrainage des écoles déshéritées, l’Amicale de Châteaubriant a adopté comme filleule, l’école de Pierric, actuellement dirigée par Madame Tulot, à qui le trésorier a adressé en 49 et en 50 deux subventions de 3 000 fr. Il nous est difficile de faire beaucoup plus en raison de nos charges, mais cette aide, pour modeste qu’elle soit, a été reçue avec beaucoup de plaisir.
  • Le 22 janvier, répondant à l’appel de notre camarade Frioux, qui se débat à Rougé dans une situation difficile, la troupe théâtrale de l’A.L.C. est allée assurer une représentation qui a connu tout le succès escompté. Elle avait deux semaines auparavant participé à une matinée donnée par la Soudanaise.
  • Achèvement des travaux à l’école des Terrasses : Nous avons salué avec joie l’achèvement des travaux à cette école en ce qui concerne la première tranche prévue. Nous souhaitons que l’on aborde sans tarder la deuxième tranche. Cinq ans après la libération, il est inadmissible que les classes continuent à fonctionner dans des baraquements dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne correspondent nullement à l’usage qui en est fait 
Cette première tranche concernait la rénovation des bâtiments servant à l’hébergement des internes du C.C. : Dortoirs et réfectoire avec cuisines aménagées. Les bâtiments scolaires se composaient de deux ensembles : 4 classes (de la 6ème à la 3ème) au premier niveau face à l’hôtel actuel du Terminus et quelques classes primaires dans les baraques en bois au milieu de l’ancien Parc d’Arbo, en contrebas de la place de la gare. Nous étions fort bien placés pour voir l’arrivée et le départ du petit train. L’école primaire était scindée en deux parties : aux Terrasses et Rue de la Vannerie. Des conditions d’enseignement qui méritaient un renouvellement total des locaux ce qui fut fait en 1955 avec la construction de l’actuelle école des Terrasses où seront regroupés le C.C et toutes les classes primaires. L’école de la Vannerie baptisée Ecole Marcel Viaud sera réservée aux maternelles. 
 
C’est au 2 rue de la Gare (adresse de nombreuses licences) que se trouvaient l’Ecole Communale de Garçons et le C.C des Terrasses dont on aperçoit une classe à droite. En face, l'Hôtel de la Gare qui devait devenir « le Terminus » Non ! Les écoliers ne venaient pas en charrette à cheval. C’est jour de marché, place des Terrasses et les charrettes qui ont servi à transporter les porcs sont parquées devant l’école.
Aujourd'hui l'école dont l’inauguration eut lieu en 1955 par A. Morice est cinquantenaire et les automobiles ont remplacé les charrettes à cheval

Les Etablissements scolaires
et les associations sportives affiliées
Deux écoles rue de Rennes, dites de Béré
Ecole publique de garçons
Ecole publique de filles
L’Ecole publique des filles Aristide Briand
L’Ecole publique des garçons des Terrasses
 

Instituteurs et Dirigeants de l’A.L.C
C’était une époque où les deux allaient de pair !
 
Réunion des instituteurs et institutrices - la blouse est de rigueur - des deux écoles de Béré. Tous sont (à) l’A.L.C (carte ou licence).Tous jouent un rôle, lors des 2 kermesses (la petite et la grande) pour les Dames, et tout au long de la saison comme dirigeants pour les Messieurs.
 
 
 
Ecoles de Béré (55-56) 
De gauche à droite
Mmes J. Musellec - C. Bécot - M. Barel - X. Lemaitre - Y. Nicot
Mrs V. Lemaitre - P. Bonnier - R. Nicot.
 
Totor Lemaitre, beau-frère de Raoul Nivert, forma avec ses amis Autret et Jeanneau une redoutable triplette d’attaquants, en équipe fanion, dès l’année 41. Il était alors instituteur à Sain Aubin et y connut…René Guy Cadou dont il aimait à parler des approches pédagogiques au fil de son cahier journal ! Une période difficile en 44 : recherché pour le S.T.O (il était né en 21) il vivra caché en forêt de Juigné. Nommé en 45 à Noyal sur Brutz dont il sera directeur de l’école jusque dans les années 50, il abandonne les crampons… de joueur. Il postule ensuite avec sa femme pour Béré où ils sont nommés : Mme à la direction des filles et Totor adjoint de M.Nicot.
Il reprend les crampons… comme dirigeant. Une silhouette familière du stade route de Vitré, en imper, dirigeant ou arbitrant. Il sera désormais, pendant plus de 20 ans, un dirigeant de jeunes discret, dévoué et compétent. Il formera un groupe de dirigeants remarquables avec Raoul et ses amis Savina, Nunge, Bachelot et Drouallierère. Dans « L’A.L.C a 50 ans » en 1988, j’écrivais « qu’il coulait une retraite heureuse après avoir lâché le tableau noir mais aussi les crampons… mais qu’il continuait à venir voir jouer les Amicalistes » Las ! Une maladie cruelle devait l’emporter rapidement. Peu de temps auparavant Raoul nous avait aussi quittés !
 
 
Monsieur Nicot. Il avait débuté sa carrière d’instituteur aux Terrasses dans les années 30. S'étaient trouvés ainsi réunis dans la même école : G. Chanteux, R. Nivert, A. Héry, René Nicot. Autant de grands serviteurs de l’Amicale qui commencèrent leur carrière d’enseignant en primaire. Au retour du service militaire, il sera nommé au Grand Auverné. 
Il devient en 1948, succédant à M. POURIAS, directeur de l’école de Béré à la tête de laquelle il restera jusqu’à son départ en retraite en 1969. Nommé trésorier général de l’Amicale en 1948,  il assumera cette fonction jusqu’en 1977.
Des décennies durant, il fut un amicaliste convaincu, travailleur mais discret. Très affable, goûtant la plaisanterie, alliant rigueur, efficacité et disponibilité.
Un homme imposant le respect (Aucun joueur ou même dirigeant de notre génération n’a jamais eu l’idée de l’appeler René ou de le tutoyer)
Il est décédé le 29 octobre à 74 ans. Il nous lègue l’image d’un homme intègre, d’un « grand commis de l’Amicale laïque » au même titre que Yves Savina et Raoul Nivert.
 
Je vous dirais que c’est de juin 1948 que date « notre première rencontre »
 
        Souvenir d'un écolier. C’est de juin 1948 que date « notre première rencontre » car nous sommes arrivés à Châteaubriant ensemble ! C’était à l’école des Terrasses… au concours d’entrée en sixième. M. Nicot du Grand bourg et M. Vince de Ruffigné y présentaient des candidats. Les candidats, c’était nous : le premier présentait René Nicot fils dit « Tocin » et Claude Lelièvre dit « Lapin », le second présentait Michel Bonnier dit « Fineck » Ces surnoms devaient nous être attribués une fois rentrés au C.C… car nous fûmes évidemment reçus… mais nous ne le sûmes que plus tard.
Examen terminé (il avait eu lieu dans les baraques du parc d'Arbo)… Nos maîtres nous laissèrent un moment de temps libre. Quel bonheur ! Nous fîmes connaissance et « les comptoirs modernes » reçurent notre visite pour un achat de bonbons. De là, nos maîtres nous récupérèrent (je vous laisse deviner d'où ils venaient) et direction l’école de Béré que nous avons visitée car M. Nicot venait d’y être nommé directeur. Une visite des locaux s’imposait. C’est ce qu’on fit ! Nous y allâmes tous en chœur ! En septembre, les trois reçus se retrouvèrent en classe de sixième du C.C… sous la houlette de M. Héry (M. Bonnier)


  F.F.F… U.F.O.L.E.P.... O.S.S.U.... U.S.E.P….
Autant de sigles derrière lesquels se cachent des fédérations sportives auxquelles nos joueurs on été licenciés à différents moments. Nos joueurs toutes catégories sont licenciés à la F.F.F dont ils disputent les championnats officiels. En jeunes, de pupilles à Cadets, ils disputent également des compétitions U.F.O.L.E.P. au niveau départemental dans lesquelles ils retrouvent des clubs laïques (Organisation et programmation des épreuves dépendent de la F.A.L)
Au niveau scolaire, les établissements secondaires (Cours Complémentaires, C.E.G, Lycée) et les facultés ont une A.S. (Association Sportive) affiliée à l’O.S.S.U qui deviendra l’A.S.S.U. Quant aux élèves de l’école primaire, c’est l’U.S.E.P qui les « patronne »
L’amalgame est difficile et prête souvent à confusion à partir du moment où la grande majorité de nos sportifs pratiquent dans deux fédérations. Les cadets 42-43 sont licenciés à l’A.S. Terrasses (Association sportive scolaire officiellement déclarée) mais comme leurs cadres, ils appartiennent aussi à l’A.L.C.C. qui considérera l’équipe comme la sienne. Ce sont « nos Cadets » diront les dirigeants de l’A.L.C.C. qui tout en étant instituteurs ou professeurs sont aussi dirigeants de l’A.L.C.C. Différence importante au niveau des licences. Chaque joueur aura deux licences obligatoirement. Ainsi en est-il des minimes 47 - 48 

 
      Michel Genêt illustre l'appartenance aux deux fédérations distinctes
 
 
      Au niveau équipement : Que l’on soit en O.S.S.U ou en F.F.F, on joue avec les mêmes maillots vert et rouge, on utilise les mêmes ballons et si l’on a besoin de chaussures de foot (ce qui est le cas de la grande majorité) c’est chez Raoul qu’on se fournit. Des chaussures qu’il faudra rendre en fin de saison. Raoul tient sa comptabilité et place une petite croix sur son grand livre de licenciés lorsque les godasses de foot ont été ramenées.
 
 
 
___________


             Les professeurs du C.C. faisaient partie des cadres de l’A.L.C : Les Terrassiens : Geffriaud, président jusqu’en 1945(  ), Jeanneau, Chanteux, Héry… Les maîtres de la Vannerie : Nivert, Derouallière… Ceux de Béré : Pourias puis Nicot, Lemaitre. Tous étaient de la même famille amicaliste et étaient les chevilles ouvrières du club. N’oublions pas le rôle joué par Chanteux puis Jeanneau et Lemaitre « correspondants » de presse(  ) Compte rendus et articles qui nous permettent d’avoir aujourd’hui un aperçu extrêmement précis des activités de l’A.L.C. et de l’A.L.C.C
Le recrutement se faisait tout seul. C’est que beaucoup d’entre nous avions déjà le goût du sport chevillé au corps. On allait voir Raoul pour une paire de chaussures à crampons, on signait une licence au moins… soit près de lui… soit près de Marcel et l’on jouait sous les mêmes couleurs pour l’A.S. Terrasses ou pour l’A.LC.C ou pour les deux. Jeudis et dimanches étaient alors bien occupés !
L’entraînement officiel avait lieu le jeudi stade Victor Maudet sur le petit terrain. Marcel Jeanneau prenait les footeux en mains. Un entraînement sous forme de petits matches.
En gymnastique, quelle pouvait être la dominante avec M. Jeanneau ? Mais le foot évidemment, sur le petit stade de la gare. Le terrain de tennis bien délimité et au sol parfait avait toutes nos faveurs. C’était moins intéressant avec M. Magne qui assurait une partie des heures d’éducation physique. Le foot passait au second plan… au dernier plan même. On pratiquait d’autres activités, d’autres sports mais… sans passion pour la majorité d’entre nous !
Mais l’on se rattrapait lors des périodes de temps libre. On s’entraînait tous les jours et régulièrement dans la cour de l’école. Tous les jours de l’année et parfois deux fois par jour… Cela se passait dans le parc d’Arbo, du côté des baraques. Deux petits terrains pierreux à souhait : le meilleur - entre les baraques qui empêchaient la balle de sortir en touche - était réservé aux grands et voyait s’affronter les 4èmes et les 3èmes. Le second - en contrebas de la gare du petit train - était réservé aux autres. Les nouveaux arrivants en 6ème y faisaient leurs premières armes tout en sachant qu’un jour, ils fouleraient le terrain central ! Quelques rares joueurs plus doués que d’autres étaient admis parmi les grands mais il fallait être bon !
Un footeux de cour « signait » pour 4 ans aux Terrasses et même plus s’il redoublait ! Heureux pensionnaires qui pouvaient « taper dans la ballote » ! Le ballon en cuir avec lacets…c’est le jeudi et le dimanche qu’on pouvait taper dedans !

 Ces jours là et toutes les semaines, « la ballade » montait au stade. C’était le point de chute des internes. Un but de promenade auquel personne ne pouvait échapper même ceux qui ne faisaient pas de foot ! Et il y en avait quand même pas mal ! C’était un lieu de rencontres sportives pour les footeux qui y retrouvaient les externes et aussi les élèves du primaire.
 
Le dimanche on allait au match. On était de fervents supporters de l’équipe première. Et les résultats en 48, 49, 50, 51 étaient excellents. L’équipe jouait les premiers rôles et marquait beaucoup ! But sur but ! Et il y avait de grands joueurs qu’on admirait : Bossard… Ballester - les patates qu’il mettait le Rodolpho et de l’extérieur ! Et Huylem dans les buts qui faisait bonne garde ! On ne ratait pas un match sauf exception (promenade au bois de Tugny, punitions collectives, rares séances de cinéma à l’Olympia, grande sortie lors des vacances…) Si l’A.L.C.C jouait à l’extérieur, on se rabattait sur le match des Voltig’ au stade Abbé Bougouin. On avait l’entrée gratuite. Dans les buts : Geimer. A l’arrière Franco et son bandeau… Oui ! et le fameux match où on les a battus par 3 à 1. On y était … on s’en est souvenu longtemps !
Nous les Bonnier, on en a vu des matches pendant nos années de pensionnaires ! Mes frères Jean et Paul de 42 à 50, Michel de 48 à 52 et Serge qui termina la série de 56 à 60. Mais c’est une autre histoire car c’était à notre tour de jouer en équipe première pour l’A.L.C.C !
Le lundi, on voyait tout de suite si l’équipe première avait gagné lorsqu’arrivaient Héry, Jeanneau, Chanteux. L’ambiance n’était pas la même ! C’est ce qu’on disait !
 
Les sports dans les Cours Complémentaires castelbriantais
 
C’est à partir de 1942 que nos deux établissements se sont engagés dans les compétitions régionales sous le contrôle des autorités académiques et de la direction générale de sports. Il importe de souligner l’excellente organisation de l’O.S.S.U. qui grâce à son réseau de délégués, contrôle la pratique du sport dans tous les établissements d’Etat, du modeste Cours Complémentaire à la plus importante Faculté. L’établissement des calendriers se fait en liaison avec les grandes fédérations sportives. Des protocoles ont été signés et, grâce à cette collaboration fructueuse, le nombre des jeunes amenés à la pratique de l’Education Physique et des sports s’est trouvé considérablement augmenté. On joue donc au foot et au Basket le jeudi et le dimanche et nos sportifs ne font guère de différence entre les deux compétitions.
Dans nos deux établissements, on pratique chaque jeudi l’entraînement sur le stade municipal que nous envient bien des villes plus importantes dont les installations (Terrains, plateaux, piste et vestiaires) favorisent la pratique du sport. Et chaque jeudi, depuis plus de 10 ans, les jeunes se pressent au stade. Nous avons vu certains jours plus de 100 jeunes suivre les leçons d’initiation de basket, de football ou s’entraîner en vue de la saison d’athlétisme.
Certains ont reproché aux responsables du sport scolaire de consacrer essentiellement leur effort à la compétition et en particulier aux jeux d’équipe : football, basket, rugby. C’est oublier qu’en dehors des manifestations « spectaculaires », il y a des épreuves de masse, aboutissement d’un entraînement régulier et méthodique ! Pensons au « Cross du nombre » organisés sur le plan local et qui voient la participation d’environ 100 000 jeunes (O.S.S U ou non) participer sue le plan national
 
Les deux associations sportives scolaires - l’A.S. Terrasses et l’A.S. Aristide Briand - avaient été déclarées officiellement en 1943
 

 
Le Congrès du sport en 1946
A l’image de ce qui se fait aux Jeux olympiques avec le trajet que suit la flamme…Une manifestation d’ampleur avait été organisée au niveau national. Il s’agissait de transmettre « un témoin » de ville en ville. L’A.S. Terrasses était partie prenante à Châteaubriant « Je crois me souvenir, déclare M. Jeanneau quelques 65 ans plus tard, qu’on avait pris « le témoin » à l’entrée de la ville… On l’avait fait passer de mains en mains par les rues de la ville et on l’avait amené jusqu’à la place des Terrasses, face au monument aux morts. Passage de relais… A qui ? »
 
 
De Droite à Gauche
Ier rang : Vivès – Langlois – Danty – Genêt – Chevalier – Corbin – Ménard – Josso
2ème rang : Naudin – Thébault – Guyonnet – Bonnier J – Durand – Bonhommeau – Ménard – Josso
 
3ème rang : Leroux – Ferrand – Blais – Avril – Courtel – Brunet – Labou
 
La Coupe d’athlétisme inter scolaire
En 47, 48, 49, une coupe d’athlétisme inter scolaire offerte pat M. Huard et opposant les établissements de Châteaubriant (Saint Joseph - Terrasses - Centre d’apprentissage Huard) fut organisée. C’était une véritable épreuve de masse car chaque établissement présentait quatre concurrents par épreuve et chaque athlète ne pouvait prendre part qu’à une course et un concours. Elle donna lieu à des luttes serrées. Ayant obtenu la victoire trois années consécutives, l’A.S. Terrasses s’attribuait la coupe définitivement
 
 
 
Coupe d’athlétisme inter scolaire
Sur le stade de l'usine Huard : A.S. Terrasses et Marcel Jeanneau.
Encore victorieux !
 
Parmi ces athlètes, relevons la présence de Morin (vainqueur du cross départemental) et de l’équipe minimes qui avec Morin (1er) Legal (19è) Sinenberg (20è) Bidot (24è) sur 124 concurrents se classera quatrième à 6 « petits » points des premiers au niveau départemental
 
Volley ball : On ne néglige aucun sport collectif mais les compétitions obligent à des déplacements longs. En 1947, l’équipe cadets « triomphe » dans le tournoi organisé à Laval. L’équipe avec Labou, Brunet, Josso… l’emporte devant les formations lavalloises du Lycée, du C.C, du Centre d’Apprentissage et l’équipe de Château Gontier. En 1948, le .C. Terrasses sera de nouveau finaliste toujours en cadets.
 
 
Les triathlons : Le triathlon demandait aux athlètes de courir, sauter et lancer et exigeait donc une certaine polyvalence. On participe et se comporte honorablement. En 42 - 43, le C.C se classait 7ème aux triathlons d’académie et 55ème (sur 989) sur le plan national.
 
Les premiers « champions :
Francis Gernoux en 42 - 43 remporte le titre départemental du 80 m cadets et se classe 2ème aux championnats d’académie. Il participe aux finales nationales au stade Jean Bouin. Passé au S.N.U.C, il confirmera ses qualités en remportant plusieurs titres avec son nouveau club.
 
Têtes bien faites… Têtes bien pleines
Mais oui ! Les forts en gymn peuvent être aussi « des forts en thème » même s’ils ne le sont pas tous. Mais ceux-ci obtiendraient-ils d’aussi bons résultats s’ils délaissaient le sport ? On peut fort bien s’entraîner et défendre sur le stade les couleurs de son établissement et obtenir des diplômes et autres « parchemins » Et de citer un bel exemple à l’appui de ces dires ! Celui de l’équipe de relais.
 
L’équipe du 4 X 60 du C.C en 1948
 
 
Des têtes bien faites… Ce qui ne les empêchait pas de se dépenser sur un stade ! Les 4 champions sont entrés à l’Ecole Normale d’Instituteurs, 2 à Savenay, 2 à Auteuil. Bidet a ensuite préparé l’Ecole Normale Supérieue d’Education Physique, Durand et Gillois un professorat de lettres à Auteuil et M. Genêt vient d’être nommé instituteur à Ruffigné…
 
Un cross du nombre en 1954
 
 
Sur la ligne de départ, sous les ordres du starter M. Jeanneau : les minimes
 
 
Les 5 premiers du cross des minimes : Moreau (4) Poulain (2) Robert (1) Maubec (3) Ablin (5).
C’est le petit qui a gagné !
 
Participant au cross du nombre
« C’était en 49. Participer au niveau castelbriantais ne présentait pas de difficultés majeures. On était tous inscrits d’office… à quelques exceptions près. Participer d’abord et… faire nombre ! Franchir ce premier échelon et être qualifié pour la suite des opérations était plus difficile. A cœur vaillant rien d’impossible ! Me voilà qualifié pour la finale nantaise. J’avais fait 6ème à Châteaubriant.
En route pour Nantes. Les épreuves avaient lieu au Petit Port. Que de monde ! Repas offert par l’O S S U dans les locaux du traiteur de l’hippodrome. Cela a dû coûter bien cher et cette initiative ne fut pas reconduite ! Quelle réception !
Mais nous étions venus pour courir… Nous courûmes. Peu de chaussures de sports… Encore moins de chaussures à pointes ! La majorité courait en godasses de tous les jours. Moi, c’est en chaussons que j’étais. Et pour qu’ils tiennent bien, j’avais passé deux trois tours de ficelle… Las ! Il pleuvait… Le sol était gras… Je perdis une de mes pompes en cours de chemin mais je terminai… dans l’anonymat le plus complet. Mais l’essentiel n’était-il pas de participer ! Mon chausson ? Il est resté au Petit Port ! »
 
       Et du côté C.C. Aristide Briand
 
 C’est à « Aristide Briand » que la grande majorité des joueuses seniors de l'A L C C ont commencé le basket. Le club civil récolte les fruits d’un travail de longue haleine. C’est le vivier de notre association. Et à compter de 1947, sous la direction de leur mentor Jacques Magne, les filles d’Aristide Briand vont commencer à être connues au plan district et académique
 
Rétrospective de l’A.S. Aristide Briand
Elle avait aussi été constituée en 42-13. On s’occupe surtout de la pratique du Basket-ball et du Volley-ball en limitant souvent son ambition au développement physique des jeunes filles sans souci de compétition ; Néanmoins, en 47 et en 48, le C.C obtient des résultats encourageants dans les épreuves cadettes sous le contrôle de l’O.S.S.U. Ces résultats sont dus à l’arrivée de Jacques Magne, moniteur d’éducation physique. Celui ci prend en main l’entraînement et engage ses formations de basket dans les championnats de district et d’académie. Désormais le nombre de licenciées O.S.S.U. ira en augmentant.
 
A compter de 52-53, le basket avait conquis le droit de cité. L’entraînement était suivi très régulièrement par les cadettes cependant de moins en moins nombreuses ( ) les minimes et les pupilles, dernière catégorie créée. Ces dernières ne s’entraînent pas au stade mais uniquement dans la cour de l’école. Si aux Terrasses, dans la cour, c’est le foot qui est le roi … A l’E.A.B. (ainsi appelait-on le C.C. des filles) il est amusant de voir de minuscules élèves s’entraîner au dribble et au tir pendant les récréations devant les panneaux de la cour d’école
_____________________________________
 
(8) Le B.E.P.C. remplace le Brevet élémentaire Une modification du régime des examens et la création du B.E.P.C. que l’on passe dès 15 ans qui se substitue au au B.E. dont on passait les épreuves à 16 ans oblige les responsables à s’orienter vers les compétitions minimes (14 et 15 ans) le nombre des cadets et cadettes fréquentant les C.C «étant insuffisant pour assurer le recrutement des équipes de sports collectifs.
_________________________________________ 
  

Un groupe de basketteuses du Cours Complémentaire Aristide Briand lors d’une séance d’entraînement, un jeudi, stade route de Vitré. Cadettes et Minimes
 
« L’essentiel, c’est de participer » se dirent les cadettes en 51. Marie Thérèse Cheval, Suzanne et Janine Montreuil, Andrée Catreux, Marie Joséphe Trochon, Christiane Peltier et Claude Heyse ne rééditent pas leur succès acquis en minimes. Elles tombèrent en quarts de finale contre le C.C de Laval, l’inamovible champion ou finaliste depuis des années. On ne peut pas tout le temps gagner !

       En 55 : Les cadettes championnes de district
       Elles rencontraient en finale à Rennes, le Collège de Dol. Partie très disputée mais dans une ambiance de camaraderie, nous dirons même de gentillesse, ce qui est à l’honneur du sport scolaire qui doit être aussi éducatif que récréatif. Menant à la pause 12-7, les élèves de M. Magne se firent rejoindre et même dépasser, mais marquèrent pour finir trois paniers. Score final : 24-18. Les voilà championnes.
 
Les huit joueuses qui au cours de la saison ont porté victorieusement le pavillon de leur école sont : Marie Françoise Coudrin (cap) - Monique Bellanger - Gisèle Chomet - Yvette Denieul - Colette Grégoire - Catherine Ménard - Evelyne Rochedereux et Anne Tanneau.
 
               49-50 : Les Minimes championnes de district
 
Elles ne sont peut-être pas très grandes mais elles sont championnes de district après avoir battu Dol de Bretagne (24-23) à Rennes.
 
"L’équipe comprenait Claude Heyse, Jacqueline Galinière, Michèle Chazé, Christiane Peltier et Marie Josèphe Trochon, la meilleure marqueuse de l’A.L.C. Nos compliments à l’entraîneur J. Magne"
 
En 54 « Encore en finale » disent les minimes
Elles parviennent en tête de leur poule en compagnie des deux clubs rennais (Lycée et Collège). Une belle est nécessaire. Elle se joue à Rennes sous une pluie battante. Ce match triangulaire se termine de nouveau par un résultat nul. C’est le règlement qui départagera les compétitrices. Le vainqueur est celui dont la moyenne d’âge est la plus faible… Châteaubriant est battu… et les minimes déçues.
 
« Nos potaches triomphent sur toute la ligne ! » titre le Populaire le 6 mars 55. Filles et garçons l’avaient emporté. Les minimes de l’A.S Terrasses enlevaient eux aussi le championnat minimes mais en football par 2 à 0 devant le Collège Joubert de Cholet. C’est dire la valeur du sport scolaire castelbriantais

Le charme des déplacements... Jusqu'aux Sables d'Olonne



L'équipe de dirigeants-accompagnateurs : Jacques Magne - Yves Savina - Mme Savina et comme supporters les "petits Savina
54 -55
Des équipes remarquables
 
 
Champions de district O.S.S.U en battant le Collège de Cholet par 2 à 0
1er rang : Peltier*- Thouzeau - Ermine*- Diaz*- Faucheux F*
 
2ème rang : Le Cleach* - Nicoux M - Maubec C*- Bohuon - Grippai - Thomas*
 
 
 La renommée du C.C Terrasses due aux qualités de l’enseignement dispensé et aux succès aux examens enregistrés attirait de nombreux élèves de tout le département. C’est le cas des trois Croisicais de l’équipe (Thomas, Thouseau, Le Cleach) auquel il fallait en ajouter un quatrième : Lucas.
Ils eurent droit comme les grands, à un compte rendu de leur match dans la presse régionale (  ); Le journal acheté, l’article découpé a dû passer de main en main !
 
« Disputé sur le terrain du Petit Port, à Nantes, le match a vu une constante domination des Castelbriantais. De bonnes combinaisons de jeu de la ligne d’attaque se brisèrent sur la défense athlétique des Choletais.
Dès la 6 ème minute, un tir de Thouzeau heurta le poteau mais le même joueur ouvrira la marque à la 12ème minute. Un coup franc de Thomas rencontre encore le poteau mais dans l’action le goal commet une faute sanctionnée par un coup franc indirect. La balle reprise par Thomas prend le goal à contre-pied. Plusieurs actions menées par Peltier et Thouzeau échouent de justesse avant la mi-temps.
Contre le vent, les rouges dominent encore mais la défense s’avère efficace. Faucheux, puis Thouzeau et Ermine sont sur le point de conclure. De dangereuses contre-attaques des bleus se brisent sur le trio Maubec, Grippay, Le Cleach en grande forme. A deux minutes de la fin, sur le seul corner obtenu par Cholet - le C.C en eut 8 - M. Nicoux  effectue son seul arrêt dangereux» (Ouest Matin du 5 - 6 Mars)
 
58 - 59
Nos Minimes de l’A.L.C.C. en championnat F.F.F. terminent premiers de leur groupe. En intergroupes, ils seront battus en finale départementale par le F C Nantes 1 - 3 et l’U M Penhoët  1 - 2. Cette équipe de ,l'U M P vainqueur du F. C. Nantes 3 à 2 deviendra ensuite championne de la ligue de l’Ouest (8 départements). Nos joueurs pouvaient nourrir quelques regrets.
 
1 er rang : Amice J* - Briand - Bonnier S* - Ryckebusch - Beauregard C* - Savina P
2ème rang : Beaufils - Faucheux M* - Besnier* - Leroux - Jaunay
Dirigeants : R. Nivert - V. Lemaitre
 
A la fin des années 50, plusieurs évènements très importants surviennent ce qui explique l’évolution de la section football en particulier au niveau Jeunes : le départ de certains cadres (G. Chanteux en 56 nommé à la direction du C. C. Couêron, A. Héry d’abord puis M. Jeanneau pour Nantes en 62) et l’évolution des structures scolaires en sont la cause.
 
 
 
 
 
Des cadres et des dirigeants compétents et motivés
 
« Chaque jeudi, depuis plus de 10 ans, les jeunes se pressent au stade. Nous avons vu certains jeudis plus de 100 jeunes suivre les leçons d’initiation de basket, de football ou s’entraîner en vue de la saison d’athlétisme. Les efforts des entraîneurs finissent par porter leurs fruits. Il convient de signaler la part importante prise dans la préparation des succès par quelques uns des dirigeants que l’on rencontre chaque jeudi sur le stade accordant aux jeunes une attention de tous les instants et leur dispensant les conseils les plus judicieux. Il faut souligner l’excellent esprit de coopération qui règne au sein de cette équipe de dirigeants et d’entraîneurs : MM. Magne, Laszlo, Jeanneau, Nivert, Lemaitre, Héry, Nicot… etc. Tous ont à cœur d’assumer dans les meilleures conditions la formation physique et morale des jeunes qui leur sont confiés et les succès de leurs équipes »
______________________________________
Jacques MAGNE. Moniteur municipal d’éducation physique, il était arrivé à Châteaubriant en octobre 1947. Il enseigne pendant la semaine « la gymn » dans les deux C.C. Chaque jeudi, on le retrouve au milieu d’un groupe de plus en plus nombreux se basketteuses qui savent que leur affectueuse sympathie fera oublier les difficultés et les inconvénients de sa tâche. Grâce au dévouement de son entraîneur, le C.C. Aristide Briand compte parmi les meilleures associations sportives de l’académie.
Le regret de M. Magne qui se dépense sans compter… c’est que les sportives qu’il forme et qui opéraient dans les rangs des cadettes et des minimes dorénavant, ne restent guère à Châteaubriant si elles poursuivent leurs études secondaires après la troisième. Ce sont l’E.N et le Collège moderne de Nantes entre autres qui en bénéficient. D’autres récoltent…
Mais cela c’est la conséquence logique des choses ! C’est encore la preuve que les « fortes en gymn » sont aussi des « fortes en thème »
 
 
Jacques Magne et ses cadettes. 
Sommes-nous à Laval… à Rennes ?
De gauche à droite : 
Michelle Chazé - Suzanne Montreuil - X - Jacques Magne - Marie Jo Trochon - Jeannine Montreuil - X - D. Denieul
___________________________

        François LASZLO.  Moniteur rattaché à la Direction départementale des Sports, consacre depuis son arrivée en 53 son activité professionnelle à l’entraînement de jeunes sportifs des sociétés de Châteaubriant et de la région. Il a bien voulu aider de ses conseils éclairés chaque jeudi pendant ses heures de loisirs les jeunes de nos C.C. Sa compétence, sa modestie et son affabilité lui ont valu l’estime et la sympathie de tous. François, sportif accompli, s’est révélé éducateur de grande valeur.
Autre corde à son violon sportif : F. Lazlo jouera en équipe fanion foot et entraînera les seniors jusque vers 1965. La Direction des sports reverra l’organisation et l’emploi du temps de ses cadres et leur affectera de nouvelles tâches à l’image des animateurs sportifs cantonaux actuels dépendant du Conseil Général. Plus de détachement possible pour les clubs des villes. Une action uniquement dans les zones rurales. Il nous faudra trouver un autre entraîneur !
 
 
 
François Laszlo (2,3) et ses cadets par un beau jour. Entraînement stade route de Vitré
Les maillots sont rares et on pratique souvent torse nu.
 
Originalité : Initiation au Handball à onze

L'essentiel c'est de participer
Une rétrospective de documents photographiques... Peut-être si vous avez joué à l'Amicale, si vous avez pratiqué en scolaires à Béré... à Marcel Viaud ou Vannerie... aux Terrasses... Peut-être vous retrouverez vous ? C'est la raison de la mise en page de ces photos des années 45 - 55
Un chêne solitaire... Des petites tribunes... Un petit terrain entouré de poteaux en ciment... C'est le stade route de Vitré... Nos animateurs, arbitres, entraîneurs : F. Lazzlo... A Pujalte... M. Jeanneau





 

 
 


 
 
 
Le foot... Le foot... Oui ! Mais on faisait aussi du basket. Pas d'équipes de jeunes à l'A L C basket... On défendait les couleurs de notre école en U S E P.... Tournois où l'on rencontrait ceux des autres écoles publiques (Vannerie ou Marcel Viaud à l'époque - Béré - Terrasses)

 

 
 
    10 ans d’Amicale de 1950 à 1960
 
 
 
 Désormais cette chronique ne concernera que les activités de l’Amicale Laïque Castelbriantaise et celles d’une de ses filiales : l’A.L.C.C. section football. 
Pour un rapide historique des sections Athlétisme et Basket, on pourra se reporter à « L’A.L.C. a 50 ans » que j’avais rédigé en 1988 pour le cinquantenaire de notre association et dont j’ai repris quelques articles dans cette édition rédigée 20 ans plus tard puisque après avoir eu 50 ans, notre Amicale a eu 60 puis 70 ans.
Supports de cette chronique :
  • Les rapports moraux des secrétaires de l’A.L.C lors des assemblées générales annuelles (G. Chanteux jusqu’en 1954 et Marcel Jeanneau de 55 à 62)
  • Les articles parus dans la presse sportive régionale et locale dont les correspondants furent pendant cette période : G. Chanteux, M. Jeanneau, A. Marchand, G. Leray, V. Lemaitre
  • Les articles parus dans le « Bulletin intérieur » créé à l’initiative de M. Jeanneau en 1961
L’année 1950
 
Liaison avec la F.AL
C’est G. Chanteux, secrétaire général qui assisté du trésorier est chargé des relations avec la délégation départementale.
  • Représentation de notre amicale aux deux assemblées générales de la F.A.L et assisté aux rèunions du C.A de la Fédération. « Une fédération départementale dont la vitalité est attestée par l’augmentation de ses effectifs et des affiliations : Elle vient de doubler le cap de sa 200ème amicale avec plus de 36 000 adhérents et se place au tout premier rang sur le plan national .Sont dites « amicales » les groupements multiples comme le nôtre ou simplement des sections sportives U.F.O.L.E.P.
  • Organisation pour la 4ème fois d’une A.G des Amicales du Nord du département : 15 sur 18 étaient largement représentées. Ce fut l’occasion d’une excellente prise de contact entre toutes les Amicales qu’il nous faudra renouveler
 
Aides aux écoles
 
 
Action en faveur des colonies de vacances
 
 
 
Activités diverses
Lors de la kermesse les stands des palets et de tir attiraient de nombreux amateurs. A compter de 1950, furent mis en place des concours de tir et de palets qui se déroulaientt sur plusieurs semaines. C’est dans la cour de l’école, le dimanche matin, et sous le préau que furent tirés les premiers cartons.
 
Une brochette d'amicalistes... Un dimanche matin sous le préau des Terrasses ou de la Vannerie
Au premier rang à gauche : 4 jeunes spectateurs : Chanteux B, Giffard E, Nicot R, Rozuel Y en culottes courtes ou pantalon de golf.
A l’arrière plan : Y Savina - M. Rozuel - G. Chanteux (et son chapeau) - A. Héry (mains sur les hanches)
A droite : M. Nicot observe le déroulement de l’activité.
 
Quelques années plus tard… On émigra sous le marché couvert. Une activité qui devait durer plus de 20 ans. Quelques fines gâchettes et joueurs de palets se retrouvaient chaque année tout au long des dimanches matins d’avril, mai et juin jusqu’à la kermesse des écoles
« Les concours annuels de tir et de palets ont débuté le 9 avril au Marché Couvert et déjà, certains concurrents ont réalisé des performances leur permettant d’envisager un classement honorable, sinon la victoire. La lutte s’annonce acharnée entre tireurs et paletstes. Rappelons que chacun des concours est doté de prix nombreux, avec notamment 120 NF au premier, et que des prix spéciaux sont attribués aux concurrents locaux » (Bulletin intérieur n° 1 du 4 mai 1961)

L’année 1951

      Verra-t-on le début des travaux à l'école des Terrasses - Il s'agit de la 2ème tranche qui débouchera sur la construction des bâtiments actuels rue de la Gare - "Nous nous réjouissions l'an dernier de saluer l'achèvement des travaux en ce qui concernait la 1ère  tranche mais nous nous élevions contre la lenteur apportée apportée à la mise en oeuvre de la 2ème tranche... Un vœu avait été voté. Force nous est malheureusement de dire que nous en sommes sensiblement au même point, tout au moins en ce qui concerne l'ouverture du chantier
Le 1er avril, le docteur Guichard au nom de l'A L C, demandait au Maire de Châteaubriant l'assurance que tout était fait pour que cette 2ème tranche puisse démarrer sans délai ni retard dès versement de la subvention due par l'Etat pour la première tranche. Il lui était répondu  que la ville  avait pris ses précautions et que le démarrage souhaité était subordonné au dépôt par l'architecte responsable d'un plan avec devis
Avant-projet déposé puis projet y compris les devis descriptifs et estimatifs déposés par la Mairie en préfecture... C'était allé très vite et avait été suivi de l'approbation ministérielle. On était en mai... Les travaux pourraient démarrer pendant les grandes vacances... Le temps avait passé... Le projet avait traîné on ne savait où... Aucune nouvelle et on était en novembre
La recherche d'appuis était nécessaire. Notre secrétaire , en désespoir de cause avait écrit à M. André Morice, sous-secrétaire d'état en lui exprimant l'impatience  des laïques  et en lui demandant de faire faire une enquête  nous permettant de savoir où est le projet en question, quel accueil lui a été réservé, et dans quel délai nous pouvons espérer assister au début de l'exécution" 
Cette intervention hâterait-elle les choses ?
_________________________________________
Où nous retrouvons André Morice qu'une vieille amitié liait à notre secrétaire G. Chanteux... Tous les deux avaient milité au niveau départemental aux Jeunesses Laïques Républicaines dès les années 30. Depuis André Morice "avait fait son chemin dans la politique" (On lira dans "l'histoire de l'A L C de 1919 - 1939" ses interventions au sein du Pays castelbriantais.
_____________________________ 

L’année 1952
 
« L’A.L.C a continué ses activités dans tous les domaines. Elle demeure très vivante et probablement le plus important groupement de notre ville de Châteaubriant. Les effectifs n’accusent-ils pas une remarquable progression au fil des années : De 598 adhérents en 1951, nous sommes passés à 620. Nous devons continuer à travailler ensemble et faire encore et toujours de nouveaux adhérents. »
 
Organisation de l’Amicale qui nécessite chaque année
  • L’élection du Comité (Directeur) de 25 membres :
20 membres sortants réélus Adry - Aubourg – Becam – Bourdel – Brébion – Bureau - Chapelais – Debray - Demée – Dumazeau G - Faure – Garçon – Genest – Guichard.- Jolaine Lépine – Maudet – Pauvert – Sinenberg - Tessier et 5 nouveaux candidats élus : Bazile – Combet – Dumazeau R – Marchand – Savina
  • L’élection du bureau. Une réunion qui regroupe les membres du Comité auxquels se joignent les 10 représentants du personnel enseignant prévus par les statuts (Chefs d’établissement et un représentant par école)
Cette année là deux anciens présidents ne se représentent pas : Victor Martin décédé en février et M. Ricous et l’on procède à l’élection d’un nouveau bureau dans lequel les enseignants sont très présents. C’était alors une des grandes forces de notre Amicale
Président : M. B ureau, Vice-Présidents : Mme Héry – Mrs Paillusson et Tessier, Secrétaires : Mrs Chanteux –Jeanneau – Leray et Nivert – Trésoriers : Nicot et Derouallière
 
 
Action laïque et défense de l’Ecole publique
« L’Amicale doit continuer son action : Que dire de l’avenir ? Notre bonne volonté, notre enthousiasme sont grands mais nos moyens financiers sont limités en dépit su sympathique bilan que vous présentera le Trésorier. Nous continuerons toutes les activité présente, nous zfforçant de les développer encore davantage et nous irons de l’avant pour que l’A.L.C. demeure un des fleurons de notre grande Fédération et, dans ce pays de la Chouannerie, un bastion inébranlable de la laïcité » telle était la conclusion du rapport moral de Chanteux présenté et approuvé le 28 Février 1953
Un constat : Les travaux avancent
 « Les travaux pour l’édification de la nouvelle école des Terrasses (Bâtiments actuels rue de la Gare au sein desquels seront regroupés C.C et Primaire) ont vigoureusement démarré. Nous avons longtemps attendu mais l’espoir est grand maintenant d’utiliser les locaux pour la rentrée 1954 »
Noël des enfants « Malgré la subvention de la ville et le succès de la souscription publique, seule une large participation financière de l’Amicale peut permettre un tel Noël »
Envoi d’enfants en colonie de vacances « Les colonies U.F.O.V.A.L. de La Turmelière et de Fromentine nous sont toujours largement ouvertes et toutes les demandes des familles ont été satisfaites. C’est ainsi que 42 petits castelbriantais ont pu changer d’air sur lesquels 28 ont reçu une aide financière substantielle de l’Amicale, les autres étant aidés par d’autres organismes »
Tombola de la F.A.L : « Plus de 6000 billets ont été vendus par nos élèves. Je rappelle que la moitié des sommes recueillies – défalcation faite de la dîme attribuée à nos jeunes vendeurs – rentre dazns la caisse de l’Amicale »
 
« C’est une nécessité d’être toujours sur le front de l’action » rappelle le secrétaire général et de citer deux exemples qui n’ont pas connu la réussite escomptée
  • Une réunion des délégués cantonaux de la région a eu lieu récemment en notre ville « Elle a groupé un certain nombre de laïcs de notre région. Je déplore que la plupart des membres du Comité, pourtant invités, étaient absents. Ils auraient entendu des exposés très intéressants et plus particulièrement une admirable définition de la laïcité à l’école 
 
  • Un meeting de défense laïque organisé en Juillet à Nantes a connu l’échec. « Celui-ci, venant après le grand succès de Cholet, démontre qu’on ne peut organiser des rassemblements en ce moment qu’avec une extrême prudence ; Une manifestation de masse signifie quelque chose si la masse se déplace, et c’est une dur réalité dont il faut se pénétrer, que nombre de laïcs acceptent bien l’action sur le plan local, au sein de leur amicale, mais se désintéressent de toute autre action. A ceux qui sont parfois tenté d’accuser les responsables de manque de combativité, alors qu’ils sont toujours sur la brèche, on est obligé de rappeler la leçon des faits »
 
Allons au théâtre
Depuis de nombreuses semaines, la troupe de l’Amicale a mis sur pied un spectacle d’excellente tenue, en choisissant une œuvre « Le grillon du foyer » qui doit satisfaire tous les publics, et en s’assurant le concours d’un brillant orchestre symphonique dont l’interprétation d’œuvres de Massenet double l’intérêt du spectacle
La générale a eu lieu et y ayant assisté à cette séance je puis me porter garant de la valeur de l’interprétation et de l’intérêt du spectacle. Il serait navrant que des camarades aillent dans des salles de cinéma ou à des cirques et ne viennent pas encourager notre section théâtrale.
 
Rite que connaissent bien les acteurs des années 80 … 90, celle d’inviter les Vieux à la première séance. C’est une vieille habitude de l’Amicale-Théâtre « Il m’est agréable de souligner que la première représentation a été offerte à environ 200 Vieux de Châteaubriant. Ce geste vient après une subvention de 5000 francs au Repas de Noël des Vieux. Les laïcs prouvent ainsi qu’ils ont le chœur ouvert à toutes les misères et n’ont pas à recevoir de leçon sur le plan de la charité même chrétienne »
 
 Certains élèves de l’époque et futurs acteurs de la troupe quelque 30 à 40 ans plus tard se souviennent d’avoir vu jouer leurs glorieux aînés lors de ces représentations données salle de la Mairie Quant au jeu des divers acteurs, notre critique théâtral était élogieux : « Très bonne interprétation de tous les rôles avec Madame Maudet, Mlles Lechat, Hamon et Pelletier et Mrs Lebreton, Jeanneau, Le Helloco et Boudet. Quant à l’orchestre symphonique dans lequel nous notions avec plaisir la présence d’amis de Segré et de Pouancé, il fut excellent sous la baguette du chef Bassereau ».
 
Allons au cinéma
C’était un beau cadeau qu’offrait régulièrement l’Amicale et dans une vraie salle de cinéma. Il faut se replacer dans le contexte de l’époque. Le ciné est un luxe et trop cher pour beaucoup. Il connaîtra un développement important au fil des années et l’initiative mise en place par la F.A.L et relayée au niveau des amicales connaîtra un grand succès.
L’amicale offrait à l’occasion de la fête de Noël des séances de ciné. Direction l’Olympia qui devait devenir le Lem et dont les bâtiments on été totalement transformés en 2008. On projetait un grand film et, habitude de l’époque, un documentaire en lever de rideau suivi d’un entracte, le temps pour l’opérateur qui était Jean Mossourd de recharger la nouvelle bobine
En 1949, projection de « Poil de Carotte »
En 1950, Au programme « Dumbo » de Walt Disney qui a connu le plus grand succès. Plus de 900 élèves de nos écoles y ont assisté
En 1951, attention particulière en faveur des petits. Deux séances de Guignol ont connu un très vif succès et les grands élèves avaient bénéficié de la projection du film historique « Christophe Colomb » On sut désormais qui avait découvert l’Amérique… en 1492 !
En 1952, c’est « Alice aux Pays des Merveilles » de Walt Disney qui vient rendre visite à 1075 enfants, petits et grands, au cours de 3 séances.
En 1953, c’est « Pinocchio » qui est au programme. On y ajoute pour les Petits deux séances de marionnettes données par l’excellente troupe de l’Ecole Normale de Savenay, dans le gymnase d’Aristide Briand.
 
En 1954 c’est la projection de deux films « Cendrillon » et « La vallée des castors ». 4 séances sont au programme contre 3 les années précédentes, l’effectif de nos écoles étant plus important (C’est une preuve de la vitalité de notre enseignement dans notre ville)
 
Les années 1953 et 1954
 
Au cours de ces années, les diverses activités amicalistes seront reconduites (Arbre de Noël des enfants - Jouets et séances récréatives – Voyage de fin d’année scolaire pour les élèves reçus aux examens – Aides et envois d’enfants en colonies de vacances – Subventions des filiales sportives et des Activités sportives scolaires dans le cadre de l’O.S.S.U et de l’U.S.E.P – Organisation de séances récréatives et culturelles – Organisation de la kermesse des Ecoles Publiques) 
Le compte rendu de ces activités est fait lors d l’assemblée générale mais celle-ci est aussi le moment pour le secrétaire général de fixer les grandes orientations que devrait suivre l’Amicale et de proposer les moyens de les atteindre.
 
Une profession de foi
« Si de nombreuses amicales vivent repliées sur elles-mêmes, ce qui est d’ailleurs une grande erreur de leur part, la nôtre qui est de très loin la plus importante de la région et qui constitue un véritable bastion de la laïcité dans une région soumise à la chouannerie, se doit de rester constamment en liaison avec tous les groupements similaires du département, réunis dans une Fédération toujours très active et avec laquelle les pouvoirs publics doivent compter ».
Ce qui implique de notre part
  • La représentation de l’Amicale aux A.G. de la F.A.L
  • La participation aux réunions du Conseil d’Administration dont le dernier s’est associé à la grève des enseignants du 9 novembre, grève de protestation contre les tentatives de mise en tutelle de l’Educations Nationale, et la scandaleuse insuffisance d’un budget qui rend impossible le logement de tous les élèves qui en est ralenti ou empêche le recrutement des maîtres
  • Le travail au sein des Commissions départementales
« J’appartiens plus particulièrement aux commissions de l’U.F.O.V.A.L et de la Vie Laïque, nous dit G. Chanteux qui fait œuvre de propagandiste. A propos de notre journal qui n’a pas la préte,ntion de rivaliser avec les grands journaux mais qui est l’indispensable trait d’union de toutes les amicales, vous avez pu constater un indiscutable progrès dans la présentation et la variété des articles. Nous nous efforçons d’alimenter une rubrique castelbriantaise et Jeanneau, chaque soir fait le point pour les sociétés sportives U.F.O.L.E.P. Nous comptons à Châteaubriant une cinquantaine d’abonnés et 45 numéros sont de plus vendus chaque mois dans les C.C. Nous devons poursuivre cet effort et développer la diffusion du journal »
 
Notre activité (Rapport année 54)
« J’ai l’habitude d’insister sur notre liaison constante avec la F.A.L, un organisme dédérateur… et sur la nécessité pour nous d’œuvrer de notre mieux au sein de notre fédération, une des plus vivantes de France (ce qui implique) que nous ne devons pas vivre repliés sur nous-mêmes. Ce n’est pas par une lutte en ordre dispersé que nous parviendrons à enrayer la formidable offensive menée sur tous les fronts contre la laïcité. La victoire ne sera remportée qu’à condition que de puissantes associations comme la Ligue de l’Enseignement, la Fédération nationale des Associations de Parents d’élèves, sentent constamment et de plus en plus derrière elles la masse unanime des laïques. »
 
Diffusion de nos idées (Rapport année 1954)
  Leur mise en pratique apparaît au fil des activités de notre amicale, des activités reconduites chaque année et qui entraînent des dépenses élevées pour un budget dont les ressources essentielles sont un pourcentage sur les cartes d’adhérents et sur la vente des billets de tombola reversés par la F.A.L (Plus de 6000 billets ont été vendus cette année. C’est un succès d’autant plus agréable que les 2/5 de la vente vont dans la caisse de l’A.L.C) et les recettes provenant des séances de variétés et surtout de la Kermesse annuelle des écoles. Autant d’activités qui mettent en évidence notre action au niveau local et nous permettent de propager nos idées.

      « Toutefois un autre moyen existe… Le sort de notre journal fédéral nous tient à cœur, nous savons ses insuffisances, mais nous savons aussi que devant le pullulement des bulletins paroissiaux, il est resté notre seul trait d’union. Les amicales rurales se sont opposées à l’abonnement obligatoire mais toutes ont promis de un grand effort de diffusion. Châteaubriant compte 66 abonnés et vend en vrac une quarantaine de numéros chaque mois.
Ce n’est pas mal, comparativement aux autres amicales, mais nous devons faire encore mieux. Il faut que chaque abonné fasse lire le journal à un camarade et … nous amène un nouvel abonné. C’est un résultat possible. Quant on calcule les millions que tant de laïques versent à une presse soumise à l’Eglise, on peut s’étonner que les journaux qui luttent pour leur idéal aient tant de mal à vivre »
 
Soyons vigilants et défendons nos idées
 
C’est le dernier rapport moral de G. Chanteux qui, pour des raisons personnelles abandonnera la charge de secrétaire général en mars 1955. Le flambeau sera repris par Marcel Jeanneau.
« Je crois n’avoir rien oublié de nos activités de l’année qui s’achève mais je pense que cependant l’essentiel reste à direUne offensive de grand style et le plus souvent sournoise, est menée contre l’école laïque…. Partout on laisse prévoir le prochain dépôt d’un statut de l’enseignement privé…
 
 
 
L’année 1955

      Quelques changements importants au niveau du Bureau de l’Amicale
Un nouveau Président : « Notre camarade Bureau réélu président nous a quittés pour Aulnay sous Bois, où il a été nommé Directeur de l’Hôpital. C’est Marcel Tessier, vice président qui, au mois de mars, a alors été porté à la présidence de notre groupement »
Un nouveau secrétaire général : Marcel Jeanneau qui lors de la présentation de son premier rapport moral (AG début 1956) fera l’éloge de son prédécesseur Gabriel Chanteux
« Chanteux pour des raisons personnelles (il envisageait une nomination comme directeur de C.C au prochain mouvement des professeurs) avait abandonné sa charge de secrétaire général en mars 1955. Depuis il a été nommé Directeur du Cours Complémentaire de Couêron.
Instituteur à Châteaubriant depuis 1928, il a été dès la fondation de l’Amicale, un de ses membres les plus actifs. Il a été mêlé intimement aux luttes constantes menées pour la défense de la laïcité. Son activité lui aura valu - c’est d’ailleurs le fait de ceux qui œuvrent avec foi - des satisfactions nombreuses mais aussi des critiques. Cependant personne - pas même ceux qui l’ont critiqué à quelque titre que ce soit - ne pourra nier l’importance du rôle qu’il a joué au sein de notre groupement et la part active qu’il a prise à la sauvegarde de notre Ecole Laïque »
 
Un parcours exemplaire
La mort de Chanteux sera douloureusement ressentie chez tous ceux - et ils sont nombreux - qui l’ont approché et ont ainsi pu apprécier sa probité d’esprit et la droiture de son caractère. Sa disparition va créer un vide immense dans notre grande famille laïque où il tenait une si large place.
Entré tout jeune dans la vie militante, Chanteux a consacré sa vie et une activité débordante à la défense d’un idéal auquel il était fermement attaché.
« Elève très brillant, il entra premier à l’Ecole Normale de Savenay, en 1925. Sa santé fragile ne l’empêchait pas d’être un sportif convaincu. En 1928, il fut nommé à l’Ecole des Terrasses, à Châteaubriant en qualité d’instituteur et s’occupa des petits du cours élémentaire. En 1929, il fut chargé d’enseigner les lettres au cours complémentaire de cette même école. Il était à peine plus âgé que les premiers élèves qu’il prépara au concours d’entrée à l’Ecole Normale. Il occupa ce poste pendant 27 ans, formant des générations de maîtres qui gardent le souvenir de sa forte personnalité.
Mais rien ne lui était étranger. Dès le début de sa carrière, il entra dans la vie militante et il devint conseiller syndical du syndicat national des Instituteurs. En même temps, il affirma ses convictions laïques en prenant part à la formation des Jeunesses Laïques républicaines ; il adhéra à la Ligue des Droits de l’Homme ; il participa à la fondation de l’Amicale Laïque Castelbriantaise dont il fut le secrétaire général. Ne reniant pas ses premières amours à l’Amicale, il s’intéresse plus particulièrement à la section football. Il devient chroniqueur au « Populaire «  de Nantes, puis rédacteur sportif chargé de la rubrique concernant le football.
La guerre a passé. En dépit de son état de santé, son activité reste toujours débordante et au service du même idéal. Nouvelle corde à son arc : les colonies de vacances. A compter de 1947 et jusqu’en 1959, il dirigera de toute sa compétence une colonie de vacances des œuvres sociales des P. T. T. à Piriac et jouera un rôle essentiel au sein de l’U. F. O. V. A. L.
En 1950, le Président Rouxel crée le Conseil d’Administration de la F. A. L. et en janvier Chanteux y est élu. Il y sera membre de la commission de propagande, membre de la commission presse et Vie laïque, membre de la commission U. F. O. V. A. L.
En 1955, il est nommé directeur du C.C. de Couëron. Tout de suite, il milite au sein de l’Amicale Laïque dont il devient vice-président.
G. Chanteux a toujours suivi tout droit son chemin. Il était bienveillant, compréhensif, de jugement sain, d’intelligence ouverte et vive. De ceux qui l’ont approché et qui ont pu apprécier ses qualités de cœur et d’esprit, aucun ne l’oubliera »


L’année 1963
Marcel Jeanneau nous quitte pour Nantes 
 
Il quittait la direction du Cours Complémentaire des Terrasses pour prendre la direction d’une importante école nantaise - les Dervallières - à la rentrée de septembre 1963.
Assurément son départ - dont certains étaient quasi-sûrs depuis le mois de mai - fut une surprise et laissa un grand vide au sein de l’Amicale dont il était le secrétaire général
Au cours d’une manifestation d’adieu, le 2 juillet au soir, à la Ville en Bois, ses amis, la plupart des membres du Conseil d’Administration et beaucoup de membres du corps enseignant ont tenu à lui manifester leur sympathie
  • Raoul Nivert en tant que doyen du corps enseignant exprima avec émotion la peine ressentie de ceux qui estimaient et aimaient nos amis Jeanneau pour qui c’est un véritable déchirement que de quitter la localité où ils ont œuvré durant 21 ans.
Nos amis Jeanneau peuvent dire avec fierté : « Au cours de notre séjour à Châteaubriant nous avons vécu intimement avec la population, nous l’avons aidée, éclairée particulièrement dans l’exercice de notre profession pour orienter les élèves, les conseiller utilement, pour les préparer, les stimuler, assurer leur succès, les guider dans la vie (…)
Mais les travaux professionnels n’accaparaient pas entièrement M. Jeanneau. Il était en effet un incomparable organisateur de nos œuvres post et péri-scolaires (…)
Pendant de longues années, il fut le secrétaire des sections sportives avant de devenir le secrétaire général de la maison-mère. Innombrables sont les manifestations qu’il organisa : rencontres sportives, séances théâtrales, kermesses, fête de la Jeunesse, réunions diverses et j’en passe. Non seulement il était le promoteur et l’organisateur, il était aussi l’animateur infatigable, prévoyant toutes les difficultés, stimulant les énergies défaillantes, donnant l’exemple d’un dynamisme débordant, partout à la fois, quasi omni présent (…)
Vous nous quittez mais vous partirez avec la satisfaction du devoir accompli et avec la certitude d’avoir toujours été fidèle au même idéal : cet idéal laïque que vous avez tant contribué à répandre et qui vous animera toujours (…)
Vous appartiendrez toujours à la grande famille des Laïques et à ce titre, nous nous retrouverons quand les circonstances y pousseront… Notre raison d’espérer (après votre départ) sera la certitude de nous retrouver au coude à coude, fraternellement unis au service de la cause laïque
  • Le Président Savina exprima les regrets des Amicalistes et rappela brièvement l’œuvre de Marcel Jeanneau depuis la fondation de l’A.L.C et tout particulièrement sa dernière innovation : notre bulletin intérieur qui s’est avéré si utile et qui doit toujours rester notre trait d’union. Il rappela également toute la compétence de notre secrétaire qu’aucune tâche ne rebutait et qui, par là même sera bien difficile à remplacer
C’est dans le rôle de secrétaire général, défenseur de l’école laïque, que Marcel Jeanneau avait montré toutes les qualités de son engagement en menant avec tout le Comité Directeur de l’Amicale un combat difficile contre les partisans de l’Ecole privée au cours de plus d’une décennie ( (1951 - 1961). Une Amicale Laïque a pour premier devoir celui de défendre l’école laïque et ses établissements scolaires publics.
 
Rétrospective
La loi du 31 décembre 1959 dite loi Debré.
« Au début de la Ve République renaît la querelle scolaire. Le 23 décembre 1959, Michel Debré, Premier ministre depuis janvier, présente lui-même le projet de loi qui portera son nom. André Boulloche, en congé de parti socialiste vient de démissionner de son poste de ministre de l'éducation nationale. Michel Debré annonce que l'enseignement privé « qui a acquis ses lettres de noblesse républicaine » pourra conclure, entre autres hypothèses, avec l'État des contrats d'association. Les rémunérations des maîtres seront prises en charge par la puissance publique. En échange, les écoles sous contrat doivent respecter certaines règles : programmes et horaires nationaux, diplômes des enseignants. Le parti socialiste en appelle au caractère laïque de l'État français et rappelle que la logique du système proposé est l'intégration de l'enseignement privé dans l'enseignement public. La loi a été adoptée par 427 voix contre 71 »
« Les débats touchant à la laïcité de l’Etat et à ses rapports avec l’Eglise avaient pesé sur la vie politique pendant plus d’un siècle en même temps que le champ de contestations se rétrécissait progressivement pour ne plus concerner que l’école libre. Au cours des années 50, la question scolaire avait provoqué des difficultés politiques graves
Le rebondissement de la querelle en 50-51 avait duré plus d’un an et mobilisé les forces idéologiques du pays. Le vote de la loi Barangé acquis en septembre 51 après 4 semaines de débats passionnés avait entraîné des conséquences politiques considérables : la rupture entre le M.R.P et le parti socialiste et la formation d’une nouvelle majorité orientée à droite.
La question n’était pas réglée pour autant et après la tentative d’abrogation de la loi Barangé en 1956 l’affaire rebondit dès les débuts de la Vème République pour durer une année entière, menaçant la cohésion gouvernementale, provoquant de graves débats au parlement, et rejetant après le vote de la loi Debré les partis de gauche et les défenseurs de l’école laïque dans une opposition dans une opposition confirmée tandis que le le M.R.P fait figure d’allié de la droite ( La loi scolaire de décembre 1959 -  Aline Coutrot )
 
Le combat des forces laïques
C’est dans ce cadre et afin d’éviter le vote d’une loi favorisant les écoles privées et confessionnelles que toutes les forces laïques vont entreprendre un combat marqué par
  • Une opposition de leurs élus au parlement,
  • Des votes de motions au sein des Associations laïques (note 37)
  • Une campagne de pétitions
  • L’organisation de manifestations tout au long de l’année 59 (rassemblements départementaux de novembre et décembre)
Ces actions se poursuivront « Au lendemain du vote des lois qui officialisent l’enseignement confessionnel en France, en accordant de larges subventions aux écoles privées » par le lancement de cahiers de pétitions que l’on présentera aux amis de l’école
 
Sur le plan local
A l’initiative du Comité Directeur et de son secrétaire M. Jeanneau, « un plan de bataille » fut mis en place par le lancement d’une pétition. « Ces cahiers seront présentés aux amis de l’école. Il faudra recueillir le maximum de signatures. Il est souhaitable d’organiser un découpage rationnel de la commune, que nous désignions des responsables de secteurs afin que tous ceux qui sont susceptibles de signer soient contactés sans qu’il y ait d’oublis. Ces cahiers seront regroupés sur le plan départemental. puis présentés à Paris. Ils seront les cahiers de doléances des laïcs de France. Ils feront savoir au gouvernement que la majorité du peuple de France n’admet pas la politique scolaire du gouvernement Debré »
 
Au sein de l’Amicale Laïque, la question était essentielle et allait entraîner des remous dus aux résultats des élections municipales de 1959. En effet, dans un souci d’élargissement de sa liste, M. Hunault, futur maire, avait recruté dans les rangs de l’Amicale. En 1959, Paul HUARD maire sortant, ne se représente pas aux élections municipales. Trois listes sont en présence : celle de M. Xavier HUNAULT, celle du Docteur BRUEL et une troisième intitulée « Défense Laïque et républicaine » dans laquelle on retrouve de nombreux amicalistes.
M. Hunault remporte les élections. Dilemme pour certains amicalistes élus sur cette liste (dont le Président de notre Amicale Laïque de 56 à 59, M. Tessier). Ayant choisi leur camp, ils se retrouvèrent dans une position difficile. Liés par un contrat, ils ne pouvaient qu’adopter la position de leurs collègues municipaux et du Maire. Ils avaient beau s’en défendre déclarant « avoir servi mieux que quiconque la cause de la laïcité depuis près de 40 ans », en votant des mesures en faveur de l’école privée (décisions liées à la mise en œuvre des Contrats d’association, subventions et aides diverses) ils se mettaient au ban de l’Amicale. En Novembre 1961, le Comité Directeur devait procéder, à l’exclusion de trois de ses membres dont l’ancien Président.
« Le Comité Directeur, réuni le 15 novembre 1961, a décidé à l’unanimité des membres présents, conformément aux statuts, de prononcer votre exclusion de l’Amicale, en raison de votre prise de position et de votre vote au moment de l’attribution de subventions aux Ecoles confessionnelles, attitude contraire aux principes de défense de l’Ecole laïque » (Le Président de l’A.L.C) 
Lors de la dernière séance du C.M du 3 novembre, la proposition du Maire, suggérant la création d’un second poste de moniteur dont la mission s’étendrait aux enfants de tous les établissements d’enseignement publics et privés avait été adoptée. Quatre élus avaient voté contre (MM. Leray, Brébion, Pauvert et Le Pautremat). Un s’était abstenu (M. Combet)
 
L’extrait des débats parus dans Ouest France (3 -11 -1961) illustre combien les positions étaient délicates.
. le Maire – « Il s’agit de l’éducation de tous les enfants de Châteaubriant, il ne s’agit pas de faire de la politique »
M. Combet – « Vous avez besoin des écoles privées comme les écoles privées ont besoin de vous. Je ne suis pas venu au Conseil Municipal pour faire de la politique ».

M. Tessier – « Ayant quitté certaine politique, il y a trois ans (il avait alors démissionné du Comité Directeur et de la Présidence de l’A.L.C) je ne me sens que plus libre pour faire remarquer que pour 1193 élèves des écoles publiques qui bénéficient des fournitures gratuites, on en dénombre 902 à avoir les mêmes avantages dans l’enseignement libre. Je ne vois pas très bien pourquoi ce que l’on fait sur ce plan ne serait pas à faire pour les sports »
 
 
"Apporter de l’eau au moulin » de la caisse de l’A.L.C. 
- Première source de revenus, les soirées dansantes.      Ambiance… On ne s’ennuyait pas aux bals ! de l’A.L. Cheminote (21 et 22 juillet 1945)... « Nos sections sportives de l’A.L. Cheminote, dans le double souci de remplir leur caisse pour la future saison et de distraire la jeunesse castelbriantaise, ont donné deux soirées dansantes parfaitement réussies et dont la deuxième a été un triomphe. On avait préludé le samedi, sous le marché couvert, avec l’excellent pick-up de M. Moussourd et malgré le nombre élevé de danseurs, on espérait bien faire mieux le lendemain dans le cadre plus favorable de la cour intérieure du château, au pied du vieux donjon. Les espoirs qu’on formulait ont été largement dépassés et plusieurs centaines de danseurs et spectateurs ont répondu à l’invitation de l’A.L.C. L’excellent orchestre constitué par M. Lambert violoniste ; Glédel, saxo et clarinettiste ; Lesourd, pianiste, G. Combet, contrebasse, Bonvalet, guitare, et Taris à la batterie, s’est dépensé sans compter, pour la plus grande satisfaction de tous, relayé de temps à autre par le pick-up.
Le plancher où l’on dansait, pourtant vaste, s’était révélé trop petit… Bref, on n’avait pas vu assez grand. Péché véniel… selon la formule. Nous ferons mieux la prochaine fois »
 
 
- Chaque année et pendant près de 40 ans, aux mois d’Avril ou Mai, avait lieu la kermesse sportive ou petite kermesse. Divers lieux ont vu se dérouler cette manifestation :
  • La cour d’honneur du château (où avait aussi lieu la Fête de nuit de la grande kermesse),
  • L’école des Terrasses dont le plateau sportif était adapté aux sports collectifs
  • Le stade de la route de Vitré qui présentait une piste d’athlétisme et des terrains de sports (incluant les plateaux du C.E.S Shuman) favorisant les activités sportives
La « petite kermesse », disait on aussi connut un grand succès jusqu’à la fin des années 50 et attirait de nombreux amicalistes et sympathisants : On comptabilisait environ 1000 entrées payantes avec quelques pointes à 1200. Le programme était varié car, aux épreuves sportives, s’ajoutaient des animations variées

___________________________________
 
 M. BONNIER (Août 2017)

Merci de bien vouloir vous identifier pour accéder à l'administration du site.

Merci !